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MONTOIR-de-BRETAGNE – Non-respect de la réglementation détecté lors des inspections mais non sanctionné

Risques d’incendies non maitrisables dans des entrepôts de Montoir de Bretagne

La bonne nouvelle : plus de 50 inspections ont été réalisées en 2022, alors que les années précédentes, leur nombre tournait autour de la dizaine.

Les constats attristants d’une police à 2 vitesses ( particuliers versus entreprises !):

  • environ 80% des inspections ont constaté des non-respects de la réglementation
  • aucune sanction, aucun avertissement, aucune amende !

Exemple du jour : la SCI les Bruyères possédant des immenses entrepôts au 71 ave Henri Gautier à Montoir de Bretagne loués à des entreprises, généralement sous-traitant du secteur aéronautique, dont DAHER qui a récemment demandé l’autorisation REACH d’utiliser des produits contenant du Chrome VI cancérogène .

Une inspection a été faite le 3 avril 2023. Le rapport n’est pas encore publié à la date (10 mai) de publication de la mise en demeure. (Il l’a été le 11 mai, cf infra).

Un arrêté de Mise en Demeure en date du 4 mai vient d’être publié sur le site de la préfecture.

1er non-respect  : On y apprend que l’entrepôt de plus de 50000m2 contient plus de 500tonnes de matières combustibles, sans que l’enregistrement préalable afférent n’ait été fait !
Réglementation mise à jour suite à l’incendie de 2019 Lubrizol – Normandie Logistique de Rouen.

2eme non-respect  : On y apprend que le bâtiment n’est pas aux normes  requises / Incendie et ne peut probablement pas l’être aisément. 

Dans de telles circonstances, un particulier aurait a minima été amendé, fiché, .. !

l’Arrêté donne 9 mois à la société pour qu’elle « justifie que la quantité de matières combustibles est inférieure à 500 tonnes »
et , ce qui plus que curieux, n’impose rien  concernant le risque d’incendie  !!

Super cool !?

On peut noter que durant l’été 2022, le Sous-Préfet Suppléant avait eu une réaction rapide, efficace, à la hauteur des risques, dans une situation très similaire avec un arrêté le 11 août 2022 concernant la société WELD’X dans la zone de Brais, à une centaine de mètres d’EMMAUS. Elle n’avait que 23 jours pour sortir les produits dangereux de ses locaux  non protégés contre l’incendie  !

11 mai 2023 – publication du rapport d’inspection

Rapport d’inspection  du 3 avril 2023.

En deux phrases, les grandes sociétés locataires, se prétendant des champions de la logistique parfaite « juste à temps » , « digitalisée » , … ne sont clairement pas les championnes de l’application des règles administratives et de la sécurité incendie alors qu’il y a plus de 500 tonnes de produits combustibles.

En cas d’incendie, la population de la CARENE apprécierait peu les fumées toxiques !

Suite à LUBRIZOL, les entrepôts sont censés pouvoir communiquer immédiatement aux pompiers l’état des stocks .
Il est rappelé que les exploitants étaient prévenus de cette nécessité.
La formulation utilisée dans le rapport  « invités à pouvoir disposer »  apparait clairement comme un rappel à l’ordre. 

Concernant le moyens de lutte contre les incendies, le site semble faire confiance aux rares pluies bretonnes ! Merci à la DREAL de leur rappeler le minimum :

d’autant qu’il y a bien des produits dangereux – qui n’ont pas été cités dans le rapport d’inspection (pour des raisons commerciales peut-être comme le laisse penser le rapport) !!

A la lecture de ce rapport, on peut se demander pourquoi AIRBUS, qui est très probablement le client/donneur d’ordre des locataires de ces entrepôts,  laisse de telles pratiques perdurer mettant en danger la population en cas d’incendie !?

En cas d’accident, outre l’effet négatif sur son image qui en résulterait,
sa production serait perturbée par l’impact logistique mais aussi ses effectifs,
car lors d’un tel sinistre,   la zone de Montoir de Bretagne /TRIGNAC « Auchan » & Saint-Nazaire serait sous des effluves toxiques !!

cf la carte des émetteurs

 

03 avril 2024

l’inspection du 14 février 2024 est publiée .. quelques semaines après la levée de la mise en demeure.
Peut-on penser que les risques d’incendie ont été réduits ?

Que nenni !  le rapport mentionne que l’on est passé de 600 tonnes de produits inflammables à un maximum de 493  tonnes, soit une baisse d’environ 18% !!!

D’autant plus triste que les systèmes de détection, et d’extinction d’incendie sont restés les mêmes, c-a-d obsolètes .

Point d’humour noir, on apprend que des engrais y sont stockés .. sans que soit précisé leur dangerosité !

Au vu de certains arrêtés, on peut craindre que les « arrangements » entre l’État et les industriels perdurent au détriment de la santé des habitants au quotidien avec la pollution et en cas d’accident (incendie, explosion, fuite) .    Les récents problèmes constatés chez TOTALenergies, YARA entachés de communications rapides, pseudo-rassurantes  en sont les premières preuves.