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Le RETEX LUBRIZOL est sorti .. Quelle leçon pour Saint-Nazaire ?

Le document de “retour d’expérience” sur l’incendie LUBRIZOL à Rouen est enfin sorti;

https://www.interieur.gouv.fr/content/download/123242/988135/file/Retex-incendie-lubrisol-Rouen-septembre-2019.pdf

1) La synthèse commence avec la litanie d’une “faible culture du risque industriel”  qui serait moins développée à Rouen que dans d’autres secteurs de Seine Maritime.

Souvent l’État cache ses faiblesses dans le contrôle du respect de la réglementation par les industriels et la gestion de crise, en disant que le risque zéro n’existe pas et que c’est la faute à la population qui n’aurait pas “la culture du risque” ou aux manques de moyens d’alerte (sirènes, SMS cell broadcast, etc..).

Ne nous trompons pas, le bon sens, y compris économique, voudrait que les industriels œuvrent plus à la réduction de la probabilité de survenance des accidents et la réduction des effets s’ils surviennent ! , dès lors qu’ils veulent assumer leurs responsabilités.

2) une reconnaissance d’erreurs dans la gestion de l’évaluation des risques sanitaires , et notamment dans les prélèvements et analyses, pourtant essentiels pour une évaluation rapide des risques sanitaires à court, et long terme.

Les recos  sur ce thème, notamment les  8 , 10 et 11:

Au delà de la clarification des responsabilités, indispensable pour le financement, il faudra mettre en place  les moyens, – véhicules , outils , personnels spécialisés disponibles 24h/24, qui doivent être sur site dans l’heure qui suit la détection de l’accident.

Une telle force d’intervention devra être financée par les industriels qui ont des obligations dans ce domaine .

Une telle approche devrait être bien accueillie par les industriels puisqu’une  mutualisation devrait permettre de les aider à respecter leurs obligations à moindre coût.

Ayant vécu récemment l’incendie Guy Dauphin Environnement, et considérant que le vent ne sera pas toujours favorable, une question s’impose :

A quand de tels moyens sur Saint-Nazaire ?

Le Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire ne devrait-il pas dès maintenant mettre en place une équipe opérationnelle 24h/24 et une chaine d’analyses rapides, le tout sous l’égide d’Air Pays de Loire  ?

En tout cas, le  Grand Port Maritime , établissement public , affiche clairement  son objectif de valorisation environnementale du territoire.

La page 52 indique qu’Atmo Normandie et les AASQA propose dans leur bilan de février 2020, de mettre en place des moyens mobiles équipés d’appareils de mesure de type PTR-MS , qui détecte simultanément, en temps réel, et quantifie les Composés Organiques Volatils dont certains sont cancérigènes.
Très adaptés à Saint-Nazaire au regard des nombreuses industries émettrices (TOTAL, CARGILL, AIRBUS, STX, ..).

Etude d’Atmo Normandie sur les analyseurs PTR-MS à Gonfreville

http://atmonormandie.fr/Publications/Publications-telechargeables/Rapports-etudes/Evaluation-d-un-analyseur-PTRMS-pour-la-surveillance-des-COV-en-situation-de-proximite-industrielle-Campagne-de-mesure-sept-oct.-2017

Téléchargement Evaluation d’un analyseur PTRMS

Appareil PTRMS Ionicon distribué par ADDAIR

 

YARA – AMBES ( Gironde)

YARA n’est pas (encore) exemplaire !

Le fabricant d’engrais vient de recevoir – le 2 janvier 2020 – une mise en demeure émise par la préfète de Gironde pour des manquements dans les processus visant à éviter la prolifération des légionelles.

source : APMD 02 01 20.pdf

Plus intéressant, un arrêté  PC du 26-12-2019.pdf  à destination de YARA – AMBES des prescriptions complémentaires relatif à la gestion de situation incidentelles ou accidentelles impliquant des installations classées.

En clair, l’application de l’avis du 9 novembre 2017 qui prévoit que les sites SEVESO à risque doivent être capables d’identifier les substances dangereuses qui pourraient s’être échappées en cas d’incident.

C’est sans doute une conséquence de l’incendie de Lubrizol. le préfet44 avait imposé ce point mais Lubrizol n’avait pas préparé grand chose, vu que c’est Air-Pays de Loire qui a fait les analyses d’air avec les pompiers.

 

https://aida.ineris.fr/consultation_document/40191

 

L’arrêté pris fin décembre 2019 pour AMBES montre bien que des substances très dangereuses peuvent être émises (pas seulement NOx et NH3) .

Il serait intéressant de savoir si le POI de YARA Montoir-de-Bretagne a intégré de telles prescriptions et si elles sont déjà opérationnelles !?