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La population « coupable » pour cause de brûlage des déchets verts

Dans de nombreuses publications des ATMO-France , une partie significative des émissions de particules fines est mise sur le dos des particuliers qui bruleraient leurs déchets verts alors que c’est interdit.

Chaque année, la formulation est quasi-identique, sans qu’aucun élément chiffré ne soit donné, permettant d’apprécier la réalité et l’évolution de ces émissions.

C’est d’autant plus surprenant qu’il est maintenant passé dans les mœurs des particuliers d’aller à la déchèterie  ou encore de faire son propre broyage avec sa tondeuse à gazon, de composter ou de pailler .. 

Enfin, ces dernières années, j’ai plutôt constaté que ce sont les entreprises industrielles qui ont des problèmes d’incendie ( Lubrizol, Total Gonfreville, GDE Montoir de Bretagne par 2 fois en moins d’un an, Bezons  , etc ..) que les habitants de pavillons de banlieue et des territoires.

J’ai donc mené ma petite enquête pour savoir sur quoi était fondée cette « accusation » de  contribution persistante à la pollution.

Air Pays de la Loire m’a très rapidement répondu, ( MERCI) , que c’est le CITEPA qui donnait les informations sur ce sujet.

Dans son rapport de 2020 Bilan des émissions en France de 1990 à 2018

les « brûlages de déchets verts  » sont cités page 8 pour environ 8% des PM2.5  , mais en étant amalgamés avec les « autres » dont les véhicules ..!

 

 

 

 

Que dit le guide méthodologique du CITEPA de 922 pages?

https://www.citepa.org/wp-content/uploads/publications/ominea/OMINEA2019.pdf

La page 814 nous renseigne sur les références utilisées – principalement une étude de l’ADEME de 2008 et une étude d’INERIS de 2011  –
et sur le critère d’indexation utilisé pour l’évolution dans le temps :

Le nombre de maisons principales individuelles ! .. 

négligeant le fait que depuis plus de 13 ans , leurs habitants ont changé leurs habitudes !


 
Les pages 815 et 816 donnent des précisions sur les différents polluants impactés par ces brûlages

 

 

Conclusions : 

Ces calculs d’émissions sont de véritables « usines à gaz »  , dont la maintenance ne semble pas être assurée et dont les produits ne sont pas de la meilleure fraicheur qui soit.

Les auteurs des publications, rapports annuels feraient bien d’être un plus prudents dans leurs commentaires basés sur ces « produits ».

A la décharge du CITEPA ( dont le nom est significatif !) , il publie les incertitudes liées aux émissions de polluants .  

C’est hallucinant !  

=>  Rien ne vaut les mesures sur le terrain

 

Benzène autour des écoles de La BAULE et PORNICHET

Merci aux mairies de La BAULE et PORNICHET de m’avoir transmis les mesures réalisées dans et autour des écoles publiques.

Ces mesures sont faites pendant les 5 jours ouvrables de deux semaines éloignées , l’une en période de chauffe, l’autre sans chauffage.
Ici, nous ne regarderons que les mesures des concentrations de Benzène faites en extérieur .

La Baule 

  • les Pléiades        26/03/2018  (période de chauffage de l’école)  et   24/09/2018   
  • les autres écoles 09/04/2018   et   01/10/2018

Pornichet

  • Le Pouligou et Les Ramiers  24/11/2014  et 02/06/2014

 

Pour Pornichet, c’est clair .
Lors de la semaine du 2 juin 2014 les vents d’Ouest n’ont pas apporté de Benzène et les concentrations < 0,70 µg/m3 trouvent sans doute leurs origines dans les émissions du trafic routier.
Par contre, en novembre, les vents d’Est-Nord-Est ont apporté du benzène de Saint-Nazaire avec une concentration de 1,62 µg/m3 autour de l’école des Ramiers.

 

Pour La Baule – Guézy, autour des écoles Les Pléiades, au centre sur la carte, on constate que les vents d’Ouest de mars 2018 ont permis d’avoir une concentration très faible de 0,42 µg/m3.
En revanche, lors de la semaine du 24/09/2018, les vents de Nord-Est – direction la zone d’activités de Brais – ont apporté des émissions de benzène.

Pour La Baule Centre et Escoublac , l’air autour des écoles comporte des concentrations de benzène > à  0,7µg/m3 que que soit la semaine. Au delà d’émissions de benzène dues au trafic routier, il convient de rechercher des sources à l’Ouest et au Nord , Nord-Nord-Ouest!.
A approfondir avec d’autres mesures pour d’autres écoles.

Sur le point de mesure en continu Urbain et Trafic Routier d’Air pays de la Loire à Nantes, Bd Victor Hugo, la moyenne semble être < à  0,7µg/m3.   cf http://www.airpl.org/Air-exterieur/mesures-en-direct#/V4/1
Alors qu’à La Baule, elle semble être supérieure et plus proche de 1 µg/m3 !

Vaut-il mieux aller respirer à Nantes plutôt qu’à la Baule ?

Les chiffres de La Baule ne concernent que 4 semaines de 2017.
Espérons que les collèges et d’autres écoles communiqueront aussi leurs mesures, et que ce soit sur  des semaines différentes !

Les communes de DONGES, MONTOIR, TRIGNAC – pourtant plus proches des zones industrielles – n’ont pas encore répondu.

 

HYMOOV – pyrogazéification de déchets de bois

IREMIA

le Business des « énergies renouvelables » et des déchets poursuit sa route et veut s’installer à Montoir de Bretagne en se parant de la couleur verte.
On aimerait bien qu’il soit soucieux de la santé environnementale, des risques industriels et de la qualité de l’air.

Quand on lit le document de l’ADEME sur la pyrogazéification de déchets hétérogènes..
dans l’attente de clarification de HYMOOV, il y a de quoi s’inquiéter.

Certes l’entreprise cible le bois de classe B qui pose quand même des problèmes  ..

source une thèse très intéressante : https://hal.univ-lorraine.fr/tel-01748532/document

L’ADEME dispose de plusieurs pages https://www.ademe.fr/expertises/dechets/passer-a-laction/valorisation-energetique/dossier/pyrolyse-gazeification/principes-pyrolyse-gazeification

et alerte sur l’absence de transposition d’une directive européenne

A noter la formulation « si les gaz issus de ce traitement thermique des déchets sont purifiés au point de n’être plus des déchets » 

L’industriel apportera-t-il bien la preuve qu’il y a purification ? 
Le préfet accordera-t-il des dérogations ?