Arsenic, Cadmium, Mercure, Nickel – de la directive européenne à Saint-Nazaire
Pourquoi la mesure des métaux lourds réalisée par Air Pays de la Loire, n’est pas faite à Saint-Nazaire, dans les quartiers proches des industries fortement émettrices ?
Les preuves scientifiques montrent que l’arsenic, le cadmium, le nickel et certains hydrocarbures aromatiques polycycliques sont des agents carcinogènes génotoxiques pour l’homme et qu’il n’existe pas de seuil identifiable au dessous duquel ces substances ne présentent pas de risque pour la santé des personnes.
Source : Directive Européenne 2004/107/CE
Malgré cette belle affirmation, une valeur cible est fixée et est utilisée dans les règles d’implantation des stations.
Arrêté du 16 avril 2021
Y a t il eu dans le passé ( au moins 3 ans ) des mesures d’Arsenic, Cadmium, Nickel et Plomb dans la région de Saint-Nazaire ?
Sont-elles accessibles ?
La Z.A.G. (Agglomération) de la ZAS (Surveillance) intègre Nantes et Saint-Nazaire (cf p69, 71 PRSQA)
Selon la page 71 du PRSQA, on serait partout en dessous des SEI et le choix a été fait de n’avoir qu’un seul site au niveau de la ZAG et aucun pour l’évaluation de la pollution industrielle
Le site trafic Victor Hugo est à Nantes est le seul à mesurer le benzène.
Seul le site Bouteillerie mesure les Métaux,
et la page 62 du PRSQA donne les résultats qui sont plutôt stables et faibles.
Question ouverte :
Y a t il eu comparaison des concentrations des métaux dans l’air entre ce site et le cœur de la zone industrielle de Saint-Nazaire lors du choix d’implantation des capteurs dans la ZAG ?
A défaut de mesures disponibles, examinons les émissions :
L’analyse de BaseMIS V6 montre clairement que la CARENE se situe souvent dans le « Top 10 » pour les métaux, avec notamment 5 fois plus d’émissions de Nickel dans la CARENE
que dans la métropole de Nantes :
Pour le Cadmium, en 2013, il y avait aussi 5 fois plus d’émissions dans la CARENE qu’à NANTES.
Ne serait-il pas pertinent de déplacer à Saint-Nazaire – quartier de Méan-Penhoët sous influence des Chantiers Navals et Stelia, les appareils de mesures de métaux et de Benzène pendant deux ou trois ans pour disposer d’informations sur cette zone industrielle ?
d’autant que les raffinerie, fonderies, traitements de surface sont des émetteurs de métaux – comme l’indique le tableau ci-dessous issu du PRSQA- et sont clairement très présents dans la CARENE :
Si on posait la question aux élus ou aux habitants de Nantes, pensez-vous qu’ils s’y opposeraient ?!
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Pour la culture, le LCSQA , dans son « Référentiel Technique National », mentionne une résolution (interne) du 27/06/2013 qui recommande explicitement de ne pas faire ces mesures près de zones industrielles. Certes c’est dans le cas ou les concentrations sont < au SEI .
Or de telles mesures pendant au moins 3 ans , près des zones industrielles de Saint-Nazaire n’ont pas été faites/publiées. On boucle => il faut faire des mesures !
08/12/2021: Quelqu’un d’Air PdL a déclaré que les dernières mesures de métaux réalisées (est-ce bien en continu sur une année complète ? ) sur Saint-Nazaire dataient de 2003 et avaient été réalisée à la station BLUM et que ce serait sur la base des résultats de ces mesures dans les différentes villes de la région qu’Air Pays de la Loire, sur la base d’une recommandation de principe nationale aurait gardé un site de mesurer, et qu’Air Pays de la Loire aurait choisit Nantes car c’est l’agglomération la plus peuplée.
Il convient de préciser que la station BLUM est implantée, rue des Fréchets, soit à plus de 4km des Chantiers. Ce choix montre une volonté de s’écarter au maximum des sources industrielles au regard des vents dominants de Saint-Nazaire.
On peut aussi rappeler le choix d’Air Pays de la Loire de créer une seule Zone à risques AGglomération (ZAG) dans laquelle se trouve Nantes ET Saint-Nazaire; Au sein de cette ZAG, rien n’interdisait de choisir Saint-Nazaire ? à part la volonté de ne pas disposer de mesures fiables sur la pollution industrielle et l’exposition des populations ?
Bonjour Didier,
Merci pour ce billet et celui intitulé « cadmium dans la Carene ». Ça m’a donné l’occasion d’essayer de comprendre comment s’articulait l’ensemble de la réglementation sur ces métaux, de la directive 2004/107 aux textes français.
J’ai constaté une discordance, que j’avais déjà constatée en analysant le problème Cargill, sur le nombre de points de prélèvement à mettre en place, entre ce que prévoient les directives et la réglementation française.
Le nombre de points de prélèvement et les critères pour définir leurs emplacements sont définis dans les deux directives 2004/107 et 2008/50 selon les mêmes principes.
Les deux directives disent que ce sont les Etats membres qui définissent la liste des zones et agglomérations : art. 3, 2°, de la directive 2004/107 et art. 4 pour la directive 2008/50 ; d’autre part, l’article 2 définit les termes ‘zone’ et ‘agglomération’ en ses points 16 et 17. Une agglomération est définie comme une « conurbation caractérisée par une population supérieure à 250000 habitants ou, lorsque la population est inférieure égale, par une densité d’habitants au km2 ». Selon la directive 2004/107, les différentes catégories d’agglomération sont de 0 à 749 milliers d’habitants, puis 750 à 1999, 2000 à …etc ; selon la directive 2008/50, de 0 à 149 milliers, de 250 à 499, etc… Ainsi, à appliquer cette définition, il y aurait deux agglomérations en Loire-Atlantique, celle de Nantes avec plus de 250000 habitants et celle de St-Nazaire avec moins. On peut en effet difficilement dire que Nantes et St-Nazaire forment une conurbation ; il reste encore des zones rurales entre les deux agglomérations.
Ces agglomérations ont été définies chez nous par un arrêté ministériel du 26 décembre 2016. La manière dont elles l’ont été ne correspond pas aux définitions de la directive. Dans notre arrêté, une agglomération comprend nécessairement plus de 250000 habitants. Ainsi, pour la mise œuvre de ces directives, Nantes et St-Nazaire ne forment qu’une seule agglomération. Cela a une incidence sur le nb de points de prélèvement, incidence qui n’est pas énorme mais qui n’a aucune raison d’être.
A mon avis, on s’est davantage préoccupé, en identifiant en France ces agglomérations, de les faire coïncider avec des limites administratives, alors que, selon moi, ce sont d’abord les caractéristiques géographiques qu’il faut prendre en compte. Sinon, je ne vois pas pourquoi, par exemple, à la différence de Nantes – St-N., Lyon et St-Etienne dont la distance est la même ne feraient pas partie de la même agglomération.
Par ailleurs, ce serait logique que le point de prélèvement existant actuellement en Basse-Loire soit déplacé de Nantes à St-N (ton observation p. 5 de « Arsenic, cadmium, mercure, nickel, … »). Cf. extrait de l’annexe III, I, de la directive 2004/107 : « Les sites des points de prélèvement devraient être choisis de manière à : – fournir des données sur les endroits des zones et agglomérations où la population est susceptible d’être exposée directement ou indirectement aux concentrations, calculées en moyenne sur une année civile, les plus élevées ; – … ». On dit bien ensuite que « Les points de prélèvement devraient en général être situés de façon à éviter de mesurer des concentrations liées à des microenvironnements très petits se trouvant à proximité immédiate. … », mais c’est bien entendu pour éviter des mesures ayant un caractère peu représentatif. Cela ne veut pas dire qu’il faudrait les éloigner de 60 km…
Bien cordialement
Michel