Catégorie : Industriels

Confinement – déconfinement dans la CARENE / région

Air-Pays de Loire vient de publier un rapport intéressant

comparant la pollution dans la CARENE  pendant et après le confinement

et avec la région Pays-de_Loire.

La pollution NO2 dans la CARENE a baissé de -32% , alors qu’en Région c’est -47%.
Explication : le trafic routier a baissé un peu partout en région et dans la CARENE,  mais des industries de Saint-Nazaire ont maintenu leurs activités polluantes. cela prouve -si besoin était- leur importante contribution !

La pollution SO2 a chuté consécutivement à la baisse d’activité de raffinage de Donges contributeur majeur dans l’agglomération pour ce polluant.

 

Les émissions de particules fines PM10 n’ont quasiment pas bougé. !

Les rapports annuels (cf-ci-dessous) avaient déjà montré la part prépondérante des industries dans ces émissions dangereuses pour la santé.
De cette analyse, on peut même déduire que la part réelle des transports routiers est inférieure à celle attribuée en dans lesdits rapports ( 10%)(année 2016)
Cette différence vient probablement de la méthodologie de calcul des émissions, toutes les entreprises ne les déclarant pas.

 

Port Saint-Nazaire et la pollution de l’air

Dans son plan stratégique 2015-2020, le volet environnemental est fièrement affiché.

On le voit dans les 8 missions du port  citées dans ce plan stratégique (p12):

La prise en compte de la pollution de l’air semble plus “light”.

Page 48

est évoqué un objectif , non chiffré de réduction des envols de poussières, .. dans le cadre du Plan de Protection de l’Atmosphère porté par la DREAL

Si on lit bien : c’est la DREAL qui porte les actions !

Est évoqué le déplacement d’un système de suivi de l’empoussièrement de Montoir vers Saint-Nazaire pour suivre l’efficacité des mesures mises en œuvre pas les industriels .

Problème :

  • à Montoir, la station Bonne Fontaine ne traite ni les PM2.5 ni les PM10

Est-ce donc une station non gérée par Air-Pays de Loire mais par le Port ? La question a été posée à Air-PdL qui a rapidement répondu que ce système de mesure ne leur appartenait pas et était certainement possédé par le Port..

La vraie question :

Quelles actions concrètes ont été prévues puis menées par les industriels et le Port et quelles réductions d’émissions de poussières ont été réalisées ?

 

Pour mémoire le PPA de 2015 indique dans sa page 42

la page Action 09 ne chiffre pas la réduction d’émissions attendue.
Il consiste à faire une étude technico-économique par IDEA, à tester les solutions, et à les mettre en œuvre.

 

Qu’est-ce qui a été réellement fait ?

A creuser ..

2020-07-16 Message laissé sur le site du Port

Bonjour Monsieur/Madame,
dans votre plan stratégique 2015-2020 est mentionné le déplacement de capteurs de poussières (particules) 
de Montoir de Bretagne vers Saint-Nazaire (ville-port). 
Je souhaiterais savoir si cela a été fait, 
et plus précisément quelles sont les mesures de particules qui sont effectuées. 
Sont-ce les PM10, PM2.5 ?
Les résultats des analyses sont ils publiés ? 
Enfin, lors de l'incendie de GDE, le nuage de fumée s'est orienté vers la Loire.
Quelles ont été les mesures de vos capteurs cette soirée de mai.
Je vous remercie d'avance du temps que vous prendrez pour répondre à mes interrogations
Respectueusement

Le RETEX LUBRIZOL est sorti .. Quelle leçon pour Saint-Nazaire ?

Le document de “retour d’expérience” sur l’incendie LUBRIZOL à Rouen est enfin sorti;

https://www.interieur.gouv.fr/content/download/123242/988135/file/Retex-incendie-lubrisol-Rouen-septembre-2019.pdf

1) La synthèse commence avec la litanie d’une “faible culture du risque industriel”  qui serait moins développée à Rouen que dans d’autres secteurs de Seine Maritime.

Souvent l’État cache ses faiblesses dans le contrôle du respect de la réglementation par les industriels et la gestion de crise, en disant que le risque zéro n’existe pas et que c’est la faute à la population qui n’aurait pas “la culture du risque” ou aux manques de moyens d’alerte (sirènes, SMS cell broadcast, etc..).

Ne nous trompons pas, le bon sens, y compris économique, voudrait que les industriels œuvrent plus à la réduction de la probabilité de survenance des accidents et la réduction des effets s’ils surviennent ! , dès lors qu’ils veulent assumer leurs responsabilités.

2) une reconnaissance d’erreurs dans la gestion de l’évaluation des risques sanitaires , et notamment dans les prélèvements et analyses, pourtant essentiels pour une évaluation rapide des risques sanitaires à court, et long terme.

Les recos  sur ce thème, notamment les  8 , 10 et 11:

Au delà de la clarification des responsabilités, indispensable pour le financement, il faudra mettre en place  les moyens, – véhicules , outils , personnels spécialisés disponibles 24h/24, qui doivent être sur site dans l’heure qui suit la détection de l’accident.

Une telle force d’intervention devra être financée par les industriels qui ont des obligations dans ce domaine .

Une telle approche devrait être bien accueillie par les industriels puisqu’une  mutualisation devrait permettre de les aider à respecter leurs obligations à moindre coût.

Ayant vécu récemment l’incendie Guy Dauphin Environnement, et considérant que le vent ne sera pas toujours favorable, une question s’impose :

A quand de tels moyens sur Saint-Nazaire ?

Le Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire ne devrait-il pas dès maintenant mettre en place une équipe opérationnelle 24h/24 et une chaine d’analyses rapides, le tout sous l’égide d’Air Pays de Loire  ?

En tout cas, le  Grand Port Maritime , établissement public , affiche clairement  son objectif de valorisation environnementale du territoire.

La page 52 indique qu’Atmo Normandie et les AASQA propose dans leur bilan de février 2020, de mettre en place des moyens mobiles équipés d’appareils de mesure de type PTR-MS , qui détecte simultanément, en temps réel, et quantifie les Composés Organiques Volatils dont certains sont cancérigènes.
Très adaptés à Saint-Nazaire au regard des nombreuses industries émettrices (TOTAL, CARGILL, AIRBUS, STX, ..).

Etude d’Atmo Normandie sur les analyseurs PTR-MS à Gonfreville

http://atmonormandie.fr/Publications/Publications-telechargeables/Rapports-etudes/Evaluation-d-un-analyseur-PTRMS-pour-la-surveillance-des-COV-en-situation-de-proximite-industrielle-Campagne-de-mesure-sept-oct.-2017

Téléchargement Evaluation d’un analyseur PTRMS

Appareil PTRMS Ionicon distribué par ADDAIR

 

YARA – 2020 – le préfet chatouille YARA

suite de l’article de février 2020

YARA – Montoir de Bretagne

Quelques arrêtés ont été pris en juin :

2020-06-19_AP YARA_liquidation astreinte

2020-06-19_AP YARA_astreinte

dont une mise en demeure pour les poussières

2020-06-19_APMD Yara emissions poussieres

Après 17 ans de non-respect de l’arrêté de 2003, le préfet donne encore 12 mois

et pendant ce temps,
la santé des habitants de la région de Saint-Nazaire est perturbée …
par tous ces polluants … cf https://pollution.ott.fr/anses-air/

 

Commentaire – consultation publique – stockage souterrain de Donges

Tous les 2 ans, nos voitures doivent réussir les tests du « Contrôle technique Automobile » qui intègre régulièrement des évolutions.
A défaut elles doivent être  mises aux « nouvelles normes ». si leur propriétaire souhaite continuer à les utiliser.

Vu les enjeux, on ne peut que penser qu’il en est de même pour les installations de stockage souterrain de propane et la demande de prolongation de stockage de TOTAL Donges.

La lecture du document dra-13-133158-12929a–2016vf-1454582824 réalisé par l’INERIS en 2013, intitulé  « Règles méthodologiques applicables aux études de danger des stockages souterrains », s’appuyant sur l’accidentologie et les retours d’expérience des années 1970-2010 souligne la nécessité de réviser l’EDD au minimum tous les 5 ans et indique les situations à anticiper.

La page 49 indique deux types de phénomènes dangereux:

  • le rejet de gaz en surface
  • l’effondrement brutal de la surface du sol consécutif à un éboulement d’un ouvrage ( cavité ou galerie de liaison).

 

Concernant le risque de remontée de gaz,
pouvez- vous confirmer que toutes les Mesures de Maitrises de Risques (MMR) prévues par la circulaire de 2010 au paragraphe 1.2.10.C  sont appliquées ? (cf §5.1.2.4.1)

Concernant le risque d’effondrement brutal, le §5.1.2.4.2 indique pour les cavités minées ( cas de Donges) que Le phénomène d’effondrement généralisé peut être exclu si le rapport D/P est inférieur à 0,5, P étant la profondeur de la cavité et D la plus petite extension horizontale du stockage (Figure 11) ou si le taux de défruitement (voir définition ci-après) est inférieur à 50%.

Or en regardant la notice de la consultation, page 17, il apparait que  P est égale à 112m et que D est égale à 16,5 + 36 + 16,5 soit  69 m.
Ce qui donne un rapport de D/P = 69/112 = 0,61 qui est donc supérieur à la valeur rassurante 0,5.
Le calcul du taux de défruitement  ne peut être fait précisément car la surface au sol des galeries de  jonction n’est pas indiquée.
Cependant en considérant que chacune des 4 galeries de jonction a une largeur de 2,5m ,
alors le taux de défruitement est de 52% , donc supérieur au seuil de 50%.

 

Concernant le risque d’effondrement localisé il est précisé : Le phénomène d’effondrement localisé peut être exclu si le rapport P/H est supérieur à 15, P représentant la profondeur du toit de la cavité minée et H l’ouverture de cette cavité.

Or dans le cas de la caverne de DONGES , P = 112 et H = 22 , donc P/H = 5  et donc ce n’est pas > 15 .

 

Ces calculs démontrent que le risque d’effondrement de la caverne ne peut pas être exclu , au regard de ses dimensions, sans doute liées à la période de sa construction.

Je vous saurai gré de communiquer  les mesures qui sont prises, en particulier les mesures de surveillance, pour que  – conformément à la page 51 du doc Inéris – le préfet mais aussi la population soient informés au moins 24 heures avant que le phénomène ne débouche en surface.

Je note que l’Etude des Dangers (EDD)n’est pas communiquée  dans la notice.
Vu les risques identifiés,  c’est plus que surprenant au regard du droit à la communication des informations environnementales.