Etude d’impact Environnementale de RABAS-PROTEC serait-elle manipulatoire ?

Une enquête publique est ouverte

https://www.loire-atlantique.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement/Procedures-administratives-commissions-et-consultations/Installations-classees-ICPE2/Installations-industrielles/SAS-RABAS-PROTEC-a-Saint-Nazaire

Le “primaire ” au chromate de strontium est bien cancérigène

https://www.loire-atlantique.gouv.fr/content/download/43183/286822/file/FDS-PEINTURE%20PRIMAIRE%20P60A%20BASE.PDF

le dossier de demande d’autorisation semble sérieux

https://www.loire-atlantique.gouv.fr/content/download/43188/286842/file/00-%20RABAS%20PROTEC-DAT%20v4%20du%2027052019.pdf

mais

l’étude d’impact environnementale ne serait-elle pas “manipulatoire”

https://www.loire-atlantique.gouv.fr/content/download/43189/286846/file/01-%20RABAS%20PROTEC%20-%20EIE%20v4%20du%2010052019.pdf

Concernant la pollution de l’air , page 34, elle prétend s’appuyer sur l’étude Air Pays de la Loire de 2017

Problème : elle souligne au sens propre deux lignes qui ne le sont pas dans le rapport officiel !! et passe sous silence les niveaux très élévés de chrome détectés dans le dernier tiers de la période d’observation.

Notez les lignes soulignées dans l’image ci-dessus qui ne le sont pas dans le doc officiel ci-dessous

Quand on regarde les graphes, il est clair qu’une attention particulière doit être portée sur les périodes P7 et P8 ou les concentrations sont très élevées et qui plus est sous-estimées   comme l’indique le rapport d’Air Pays de La Loire qui note l’existence de plusieurs sources.

Voir notre article https://pollution.ott.fr/2020/02/07/air_pl-etude-rabas-protec/

A noter aussi que la dite Étude n’a pas la rigueur de reprendre les recommandations d’Air Pays de Loire,

Santé Environnement .. La Baule + Saint-Nazaire .. Même combat contre les cancers et la pollution ?

2023 ça ne s’arrange pas   cf article

Pour mémoire :

L’étude sur les cancers dans la région de Saint-Nazaire,
plus précisément sur la Carène, avait montré que les femmes de Pornichet étaient les plus concernées, sans que l’on sache pourquoi !

Cancers du sein, du poumon et du mélanome cutané.

Le lecteur attentif constatera la triste influence de l’amiante, trop longtemps autorisée, qui se poursuit,
par une sur-incidence dans les cancers de la plèvre.

 

La probabilité pour que La Baule soit aussi “touchée” est évidemment forte, si on considère qu’une cause probable est la pollution de l’air, même si la distance parcourue permet une certaine dilution.

Les chiffres “cancers” pour les agglos de CAP-Atlantique et de Sud-Estuaire, s’ils ne sont pas aussi catastrophiques que ceux de la CARENE , sont plus élevés que dans les autres EPCI, notamment pour les femmes (Colon-Rectum, Poumon, VADS, Plèvre)

En effet les vents dominants sont Ouest , Sud-Ouest mais aussi Nord-Est . Les vents Nord-Est et Est-Nord-Est  poussent les particules polluantes vers Pornichet et la Baule:

Il serait intéressant de retrouver les chiffres de Cancers et maladies cardio-vasculaires de Cap-Atlantique !
La page 15 de l’étude mentionnée ci-dessus indique que Cap-Atlantique est en 4eme position parmi l’ensemble des agglos (EPCI) de la Loire-Atlantique pour les cancers chez les femmes. 

On notera qu’il n’y a aucun capteur de pollution de l’air, sur la Baule, que ce soit les classiques NO2, NOx, voire PM10 et aucun capteur de particules fines PM2.5 qui pénètrent  profondément dans les poumons et les vaisseaux sanguins.

Pornichet a sur son territoire “périurbain” un capteur d’ozone (O3) , nommé “Gaspard”.
C’est intéressant car l’Ozone se forme  par réaction entre les rayons ultraviolets du soleil  et des polluants de type NO2 et sur les Composés Organiques Volatils et particules PM10 et PM2.5.

De juin à septembre  2020, il y a eu plusieurs dépassements  du seuil recommandé par l’OMS   de 100 µg/m3 pendant 8h .

Que La BAULE et PORNICHET soient équipées d’un  capteur de pollution aux particules fines PM2.5 et de COV serait cohérent avec leur stratégie de villes où il fait bon vivre !

et je suis certain que l’association Air Pays de la Loire sera heureuse de les compter comme membres adhérents.

 

Enfin que PORNICHET soit bien comprise dans le périmètre d’analyse de l’ étude de Zone est un MUST !
En effet, 

les vents dominants de l’Ouest – Sud Ouest peuvent apporter les effluves des moteurs de bateaux ( ceux en attente au large ou ceux du port)
et
Par vents de Nord-Est ce sont les Composés Organiques Volatils et autres polluants  Halogénés, Chlorés, souvent cancérogènes de la Zone industrielle de BRAIS (ex FAMAT) , Immaculée (ex ARQUUS) , voire de la station d’épuration, le crématorium, la chaufferie et la blanchisserie de l’hôpital de Saint-Nazaire qui peuvent atteindre Pornichet – La Baule

En prenant le formalisme d’une étude de zone, cela donne le schéma fonctionnel d’exposition :

 

 

 

Le plan national santé environnement (PNSE) et les plans régionaux santé environnement

https://www.ecologie.gouv.fr/plan-national-sante-environnement-pnse-et-plans-regionaux-sante-environnement

4e Plan National Santé Environnement : mon environnement, ma santé (2020-2024)

Le 3e Plan national Santé Environnement arrivant à échéance fin 2019, le lancement de l’élaboration du plan « Mon environnement, ma santé », 4e Plan national Santé Environnement a été annoncé en ouverture des Rencontres nationales Santé Environnement les 14 et 15 janvier 2019 à Bordeaux. Copiloté par les ministères de la Transition écologique et de la Santé, ce plan a vocation à fédérer les plans thématiques en santé environnement et mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire. Il s’articule autour de quatre grands axes :

  • Mieux connaître les expositions et les effets de l’environnement sur la santé des populations (« exposome ») ;

Introduit dans le code de la santé publique, le concept d’exposome propose de considérer globalement les expositions tout au long de la vie de l’individu. Il doit permettre de mieux comprendre et agir sur la survenue des maladies chroniques et la possibilité pour chacun d’évoluer dans un environnement favorable à sa santé ;

  • Informer, communiquer et former les professionnels et les citoyens ;

L’information et la formation constituent un axe majeur d’une politique efficace de prévention en matière de santé environnement. L’objectif est de garantir une information de chacun des citoyens et la formation de l’ensemble des professionnels concernés, en utilisant des technologies numériques innovantes et en s’appuyant notamment sur les dispositifs et structures de formation existants ;

  • Réduire les expositions environnementales affectant notre santé ;

La réduction des expositions environnementales est une priorité permanente, compte tenu du nombre important et croissant de pathologies induites par la dégradation de l’environnement dans lequel nous évoluons au quotidien. La qualité de l’air intérieur est ainsi proposée comme thème prioritaire emblématique du PNSE 4, au vu des attentes sociétales concernant cet enjeu.

  • Démultiplier les actions concrètes menées dans les territoires ;

Par leurs compétences très larges, en prise directe avec le quotidien des Français, les collectivités locales disposent de leviers d’actions importants pour réduire l’exposition des populations, en prenant en compte notamment les inégalités. Des initiatives locales innovantes existent déjà et permettent à chacun d’évoluer dans un environnement plus favorable à sa santé. Afin de démultiplier ses initiatives, une web-plateforme collaborative sera lancée dès 2019. Elle aura pour objectif de partager les initiatives des acteurs de terrain, recenser les actions concrètes et les outils développés par les collectivités et les associations en santé environnement et massifier leur utilisation.

Dans ce cadre, six groupes de préfiguration thématiques sont mis en place pour élaborer les actions du futur PNSE 4. Ces groupes associent l’ensemble des représentants de la société civile, y compris au niveau des territoires. Ils proposeront des actions concrètes qui devront se traduire, à court terme, par une amélioration du quotidien des Français. Ces travaux reposeront sur le bilan de l’ensemble des actions déployées pour le PNSE 3. Ils intègreront également les rapports des inspections générales remis aux ministères de la Santé et de l’Ecologie en 2019.

Les propositions issues de ces travaux ont été présentées lors de la dernière réunion du Groupe Santé Environnement en juillet 2019. Elles serviront ensuite à l’élaboration du PNSE 4 dont la publication est prévue courant 2020.

Pollution de l’air dans les écoles Paul BERT et Ernest RENAN

L’ADEME a publié un rapport  sur son site.
Le rapport détaillé est disponible également sur le site de Air Pays de la Loire ici.

Caractérisation des transferts de pollution de l’air extérieur vers l’air intérieur dans les établissements scolaires

DUCHELASD, BARON-RENOUP, MONNIER H.2020. Caractérisation des transferts de pollution de l’air extérieur vers l’air intérieur dans les établissements scolaires –TRANSFAIR une évaluation du transfert des polluants et des propositions de bonnes pratiques dans les écoles de Saint-NazaireSynthèse, 24pagesRapport 62 pages

L’étude montre l’importance pour les écoles, de disposer

  • de procédures d’aération pour évacuer les surdoses de CO2 dues à la respiration des élèves par ex
  • d’équipement d’aération / ventilation filtrée de préférence
  • de procédure et de moyens de confinement en cas de pollution ( par exemple Incendie Guy Dauphin Environnement)

Le rapport évoque – beaucoup plus “discrètement ” – les pollutions dont les sources sont dans la zone dite industrialo-portuaire.

Des regrets :

Les mesures de pollution dans les écoles n’ont porté que sur les classiques PM10, SO2, NO2 et ont ignoré les particules fines PM2.5 , les Métaux, les Composés Organiques Volatils alors que des études précédentes de Air Pays de la Loire  (Cargill, YARA, RABAS-PROTEC, TOTAL ) avaient montré leur présence et que leur impact sur la santé est clairement admis par les autorités sanitaires avec des incidences sur les cancers, maladies cardio-vasculaires, respiratoires, neurologiques, .. qui sont nombreuses dans l’agglomération de Saint-Nazaire.

Ci-dessous nous examinerons les parties du rapport qui prouvent que la dite zone industrielle comporte des sources émettrices de gaz polluants NO2, PM10 qui sont portés par les vents jusqu’aux écoles .

Fort taux de Benzène, cancérogène notoire !

Le rapport mentionne, une seule fois  page 21 et sans commentaire  la présence d’un fort taux de Benzène, composé organique volatil souvent associé aux hydrocarbures et solvants, et qui est un cancérogène avéré.

On peut s’étonner que ces taux élevés ne soient pas explicitement mentionnés dans la synthèse de 24 pages présente sur le site de l’ADEME.

Outre l’absence de précisions sur les mesures de 2017, on ne peut qu’être scandalisé que des mesures analogues n’aient pas été refaites en 2019 (et publiées) sur le Benzène dans les écoles !

 

Particules PM10

Que ce soit en hiver 2017 ou en été 2017, des élévations de pollution sont constatées lorsque les vents passent sur la zone industrialo-portuaire :

cela s’est même aggravé lors du contrôle de 2019 :

 

Le dioxyde d’azote NO2

Pour ce polluant, il ne s’agit pas d’élévations associées à l’orientation des vents, mais d’un niveau moyen plus élevé de 50% par rapport aux stations de Saint-Nazaire – Blum, Parc Paysager – qui sont éloignées de la zone industrielle. En fait 37% quand on fait le rapport entre 11 et 8µg/m3  .

 

Bilan

  • Une grosse inquiétude avec le fort taux de Benzène mesuré en 2017 supérieur à l’objectif de qualité.

  • Y-a-il eu des mesures en 2019 .
    • si Non pourquoi ?
    • si Oui, où sont-elles  ?
  • Une pollution industrielle NO2 et  PM10 prouvée, transportée par les vents dominants, notamment Sud-Ouest, vers les écoles Méan Penhoët et les habitants de ces quartiers ! 
  • L’absence de plusieurs capteurs effectuant des mesures PERMANENTES de PM2.5 , de COV dont le Benzène et les COHV, des métaux lourds, aux alentours de la zone industrialo-portuaire, qui seules permettraient de connaitre l’exposition de la population .

Mesurer la pollution là où elle est faible,  et ne pas la mesurer sérieusement
là où l’on sait qu’elle peut mettre en danger la population est une faute.

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Compléments :

Air Pays de la Loire n’a pas fait les analyses de Benzène et a donné une info intéressante :

“Concernant les mesures de benzène, elles ont été réalisées par le laboratoire Innovalys dans le cadre de la surveillance réglementaire accueillant du jeune public. Si vous souhaitez avoir plus d’informations, nous vous invitons à vous rapprocher de la mairie, à l’initiative des mesures.”

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Pour info : surveillance réglementaire accueillant du jeune public
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Surveillance%20de%20la%20qualit%C3%A9%20de%20l%27air%20enfants%20%202018-2023%20-%20collectivit%C3%A9s.pdf

Tous les 7 ans !! sauf programme de prévention ou dépassement de valeurs limites..

La valeur-guide de 2 µg/m3  a été dépassée  
cf  Valeur guide Benzene AFSSET , site ANSES VGAI AIR2004etVG004Ra  de 2008

 

 

 

 

 

Une expertise aurait dû être lancée . est-ce le cas ?
D
es nouvelles mesures ont elles été faites en 2019 ?
Le rapport de l’ADEME n’en dit rien.

Nitrate d’Ammonium – Yara

Yara produit 1200 tonnes de nitrate d’ammonium par jour !!    En 3 jours on dépasse Beyrouth

On notera l’intervention de la DREAL qui précise que pour que cela explose, il faut un incendie “déclencheur” .

Il ne précise pas qu’il y a à côté ELENGY, filiale d’ENGIE, qui gère un terminal méthanier
capable de stocker plus 1 00 000 m3 de gaz naturel liquéfié GNL

De plus,  les pompiers – notamment ceux de Vendée – soulignent la dangerosité  de la proximité  gaz liquéfiés / nitrate d’ammonium et la présence d’acide.

 

 

Yara manipule de grandes quantités d’acide nitrique, qui – de plus, – est mal confiné si l’on regarde la mise en demeure de 2016.

Vu le covid-19, on peut craindre que les travaux ne soient pas encore achevés.

Voir aussi les pollution de l’air et de l’eau et les amendes ridicules associées aux mises en demeure :

YARA – Montoir de Bretagne