Le Benzène des Apprentis

Intéressantes cartes de la pollution de l’air à Saint-Nazaire

 réalisées par Air Pays de la Loire

Zoomons sur le Benzène à Méan :

2014 moyenne annuelle : > objectif de qualité , entre 2 et 3,5 µg/m3 !!

2015 moyenne annuelle : > objectif de qualité, entre 2 et 3,5 µg/m3 !!

La version https://data.airpl.org/dataset/modelisations/2015/C6H6/MoyAn donne > 3 µg/m3

2016 moyenne annuelle  : Rien !

les moyennes annelles 2017 et 2018 donnent “rien”

alors que les “Maximum horaire” 2017 et 2018 donnent des résultats
mais avec des surfaces curieusement très différentes !

Air PdL pourrait-elle donner une explication ?

Merci.

D’autant plus curieux que les émissions (BASEMIS) de benzène dans la CARENE  ne permettent pas comprendre

  • ni l’absence  de C6H6  sur les cartes en particulier 2016
  • ni les différences  2017 et 2018 ,
    le volet émissions de BASEMIS s’arrêtant à 2016 alors que la modélisation va jusqu’en 2108
    (La version 2020 de BASEMIS traitant jusqu’à 2018 n’est peut-être pas encore officiellement publiée ?)

Rappel : une étude de l’ADEME publiée en Août 2020 indique qu’une mesure de benzène dans l’air intérieur et extérieur des écoles en 2017 donnait : 2,68µg/m3  !

Ce serait bien si Air PdL pouvait donner les valeurs modélisées pour la zone orangée des cartes 2014 et 2015  de façon plus précise que “entre 2 et 3,5 µg/m3”

——–

Benzène & Chrome VI = deux Cancérogènes sur Méan , cela fait beaucoup !

A quand l’évolution des seuils !

La dernière étude de l’ANSES sur le sujet

https://www.anses.fr/fr/system/files/SUBCHIM2009sa0346Ra_0.pdf

Pertinence d’une surveillance épidémiologique autour des bassins industriels

Étude publiée le 2″ juillet 2020

Cherchez l’erreur ?

Sur ce sujet – sensible – SPF a été saisi en octobre 2015 par la DGS et
le titre laisse penser que seule une première étape
– le recensement des bassins industriels et bilan des études menées –
a été faite en 5 ans !

L’introduction (page 7) confirme qu’il n’a pas (encore) été question d’élaborer un protocole de surveillance épidémiologique, qui fera l’objet d’une 2eme phase …

A la page 12, Saint-Nazaire est bien identifié comme “bassin industriel” au vu de ses sites Seveso.

Suivent plusieurs pages sur les caractéristiques et limites des “études” :

Études de zones :

..

Études environnementales :

Études géographiques écologiques :

Investigation d’agrégats de pathologies non infectieuses :

Dépistage et études d’imprégnation :

Étude de santé déclarée

Analyse du contexte local

Suis-je “mauvaise langue”, si je dis qu’il faudrait faire une étude pour savoir qu’elle étude il faudrait faire pour répondre simplement  à 2 questions simples 

“quelles sont les causes des sur-incidences ou surmortalités constatées autour d’un bassin industriel ”

et “quelles mesures doit en prendre pour réduire ces effets néfastes”.

 

Page 24 on apprend qu’un intéressant  travail est en cours par SPF

 

page 24 La proposition :

Quant à l’étude écologique basée sur des données déjà disponibles , je suis plutôt réservé au regard de l’absence de mesures de concentrations de polluants dans l’air du bassin industriel !

j’avoue qu’à l’instant , j’ai du mal à comprendre le “multicentrique”. cela semble vouloir dire ici plusieurs bassins industriels..

Dans les annexes

Saint-Nazaire apparait sur une carte de France des bassins industriels  ! ouf

et ..   dans l’annexe 4 des études menées !!

EQIS  ou Etude de Zone

EQIS          ou      Etude de Zone

Santé publique France et l’EQIS

La pollution de l’air extérieur constitue un enjeu majeur de santé publique, en France et dans le monde. Des décennies de recherches et des milliers d’études toxicologiques et épidémiologiques mettent en évidence un lien avéré de la pollution sur la santé, y compris à des concentrations inférieures aux valeurs réglementaires européennes et aux valeurs guides recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Santé publique France a estimé qu’en France, 48 000 décès prématurés sont attribuables chaque année aux particules fines[1].

La loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie du 30 décembre 1996 acte que « l’État assure […] la surveillance de la qualité de l’air et […] de ses effets sur la santé ». La surveillance des impacts sur la santé a été confiée dès 1997 à Santé publique France. Un des objectifs de cette surveillance est d’appuyer les politiques publiques locales, nationales et européennes sur la pollution de l’air extérieur.

Les évaluations quantitatives des impacts sur la santé (EQIS) constituent un outil central de cet appui aux politiques publiques : elles permettent aux différentes parties prenantes (décideurs, professionnels de santé, acteurs institutionnels,…) de s’approprier les enjeux sanitaires de la pollution de l’air sur leur territoire.
C’est aussi un outil de sensibilisation du grand public aux effets de la pollution atmosphérique.


Guide pour la réalisation d’une évaluation quantitative des impacts sur la santé (EQIS).

EQIS avec une exposition modélisée

EQIS avec une exposition mesurée

Il est nécessaire d’avoir des mesures, de préférence sur 2-3 ans et correspondant à la problématique

A ce jour, la CARENE ne dispose que d’un capteur de PM2.5, situé bien loin de la zone industrielle,
et d’aucun capteur en continu pour les polluants industriels tels que le Benzène , les COVNM, chromate de Strontium, etc .. dont certains sont cancérogènes !
Or le nombre et emplacement des capteurs sont importants :

Des relations concentration-risque “RR” permettent de faire le lien entre des polluants et des effets sur la santé et sont nécessaires pour faire tourner la modélisation :

On constate que les PM2.5 sont bien utiles .. et que malheureusement dans la CARENE, cette mesure est “rare”

et que les effets des polluants industriels non réglementés  COVNM, Chromate, et même le Benzène
ne sont pas encore traduits dans des RR pour la méthode EQIS.

En synthèse :

Démarche intéressante  qui pourrait aboutir à des conclusions comme  “si on baissait de 30% les PM2.5 alors la mortalité diminuerait de x%”

mais les mesures de concentrations de polluants industriels et de PM2.5 ne sont pas (encore) au rendez vous autour de la zone industrielle

et il faudrait chercher des “RR” pour les polluants industriels émis dans l’agglomération.

et la méthodo et la bibliographie manquent :

Source https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/pollution-et-sante/air/documents/rapport-synthese/impacts-de-l-exposition-chronique-aux-particules-fines-sur-la-mortalite-en-france-continentale-et-analyse-des-gains-en-sante-de-plusieurs-scenarios

Rapport page 49/162

une “étude de zone” serait-elle plus appropriée au regards du caractère industriel de la CARENE ?

au moins dans un premier temps

https://www.ineris.fr/sites/ineris.fr/files/contribution/Documents/plaquetteguideconduite-final071111-1321430838.pdf

https://www.ineris.fr/sites/ineris.fr/files/contribution/Documents/drc-guide-etude-zone-v5final101111-1321430999.pdf

Elle était déjà recommandée en 2017 par Air PdL

A noter le rapport de 2009

retour d’expérience des 6 études de zone achevées à fin2008

https://www.ineris.fr/sites/ineris.fr/files/contribution/Documents/drc-09-94882-00284a-1432718927.pdf

est certainement à analyser pour éviter les travers….

Alerte-sante-environnement

https://www.alerte-sante-environnement-deontologie.fr/

Vous souhaitez signaler une menace ou une atteinte à la santé publique ou à l’environnement ?

Vous vous interrogez sur le respect de la déontologie au sein d’un établissement public exerçant dans le domaine de la santé publique ou de l’environnement ?

La cnDAspe a pour mission de recevoir et d’instruire votre alerte.

 

La cnDAspe a la capacité de s’autosaisir et de traiter des signalements qui lui sont adressés par des salariés mais également par des riverains, des associations de défense de l’environnement, des consommateurs ou des malades. La cnDAspe s’assure que les autorités compétentes donnent suite aux alertes qu’elle leur aura transmises.

Vous avez dit “EXPOSOME”‘

Le troisième Plan National Santé Environnement (PNSE3, 2015-2019) a mis en avant le concept d’exposome comme une clef pour comprendre la complexité des expositions à des agents pathogènes responsables de nombreuses maladies chroniques.

L’Article 1er de la loi n° 2016-41 [1] de modernisation de notre système de santé votée en 2016 a consolidé cette première étape institutionnelle,

en disposant que la surveillance de l’état de santé de la population et de ses déterminants doit reposer sur lexposome, entendu comme « l’intégration sur la vie entière de l’ensemble des expositions qui peuvent influencer la santé humaine ».

 

Pour en savoir plus

Exposome et sciences sociales : la promesse d’une rencontre ?

https://www.encyclopedie-environnement.org/societe/exposome-sciences-sociales-rencontre/

Extrait :