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Le mystère de la parcelle 54 – le site 615 –

Ville: Saint-Nazaire, Section: CH, Plan: 54 , GPMNSN: 615

1) A qui appartient cette parcelle ?  

au Grand Port , à IDEA Groupe , à MAN Diesel & Turbo ?

Sur le site du GPMNSN, la page https://www.nantes.port.fr/fr/le-port-pour-les-pros/acceder-au-port  nous indique via une carte : MAN Diesel.Mais dans le grand plan 2020 du port , ce site est numéroté 615 et affecté (légende en haut à droite) à IDEA Groupe.Il me semble avoir lu qu’IDEA avait acheté le terrain et construit le bâtiment en 2008, mais je ne retrouve pas la source.

Interrogé, le GPMNSN a indiqué que IDEA Groupe et MAN Energy Solutions disposent d’Autorisations d’Occupations Temporaires (AOT).

2) Quel est le n° SIRET, le code NAF de ce site ?

Quand on recherche sur societe.com les sociétés de Loire-Atlantique dont le nom contient IDEA
on ne trouve aucune société IDEA qui soit implantée avenue de Chatonay à Saint-Nazaire.

Le site d’IDEA affiche une « Plateforme logistique de pièces et moteurs de Saint-Nazaire (QPE) « .
Mais quand on recherche « QPE » ou « Chatonay »  dans la fonction « recherche », on trouve bien  Plateforme logistique de pièces et moteurs de Saint-Nazaire (QPE)  mais avec un lien qui ne pointe sur rien car il y a « erreur 404 » !

La recherche sur Infogreffe d’un établissement « IDEA » sur Saint-Nazaire  ne donne rien avenue de Chatonay  que ce soit pour « IDEA Logistique » ou « IDEA Groupe ».

Même le sous-préfet y perd son latin, puisqu’il publie un arrêté de mise en demeure 2022 10 25 APMD IDEA à Saint-Nazaire en indiquant IDEA – Montoir de Bretagne

3) Géorisques . Quel régime ?

En date du 09/10/2022, sur le  site officiel, IDEA Chatonay apparait à Saint-Nazaire mais sans n° de SIRET, avec un « état d’activité » « non renseigné »  et dans la catégorie « Autres régimes » !


Ce qui est curieux puisque ce « régime » n’est pas listé dans la liste des possibles : Déclaration (D), Déclaration avec Contrôle périodique (DC), Enregistrement (E) , Autorisation (A) :

Maj 26/10/2022 : Sans doute, à l’occasion de la mise en demeure du 25/10/2022, le régime sur le site Géoriques à changé et est devenu : « Enregistrement ».

4) Inspection du 9/9/2022

En introduction, le rapport d’inspection indique qu’il s’agirait d’un établissement d’IDEA Logistique sous le régime déclaration avec contrôle (DC) et non Seveso.

En lisant le rapport d’inspection, on constate

  • qu’il n’y a très probablement jamais eu de contrôle sur le régime ICPE de cet établissement

et qu’au titre

  • des activités de peinture, l’établissement aurait dû procéder à un Enregistrement  (rubrique 2940)
  • des activités utilisant des Solvants (environ 30 tonnes) aurait dû être Déclaration (rubrique 1978)
  • des activité de dégraissage (>1000 l) aurait dû être en Déclaration avec Contrôles (rubrique 2564)
  • des stockages de produits dangereux aurait dû être en Déclaration avec Contrôles (rubrique 4331) au regard des quantités importantes de produits de peinture stockés pour les Chantiers (>= 50 tonnes)
  • des rubriques 1436, 1510, 1532 correspondant à des substances inflammables, combustibles, l’établissement doit étayer ses affirmations comme quoi il ne serait pas soumis à classement.

On constate que le site pourrait être classé SEVESO  car il présente un grand nombre de substances dangereuses. L’établissement doit préciser ce point en effectuant des analyses complémentaires quant au cumul seuil bas  et cumul haut  article R.511.11

En synthèse :  le « autres régimes » de Géorisques s’avère est un « multi-régimes » avec au moins un Enregistrement (E) et plusieurs Déclarations avec Contrôle (DC) qui n’ont pas été déclarés par l’industriel alors que le respect de la réglementation relève de la responsabilité de l’exploitant !

5) Inspection du 9/9/2022 – émissions de polluants de la cabine de peinture

Au vu des 29 tonnes de solvants de 2019, la valeur limite  de COV non méthaniques est de 110mg/m3 pour la phase de dégraissage.
Or le rapport de 2022 indique un dépassement avec 149mg/m3 , soit un dépassement de 35%.

De plus, aucune mesure de poussières n’a été présentée.

Concernant les produits détenus , l’exploitant devra transmettre la liste de l’ensemble des références  avec leurs mentions de Danger et l’éventuelle présence de produits dangereux ( C.M.R.).

Les Plans de Gestion de Solvants (PGS) présentent des incohérences qui devront être levées tant dans les chiffres donnés que dans le calcul des émissions diffuses.
Le PGS de 2019 comportait un produit suspecté de causer le cancer : l’AMERLOCK 2/400 résine.
Manque d’informations sur les produits « SOLFRO » très utilisés (+ de 23000 kg).

6) Inspection du 9/9/2022 – bassin de rétention

Manifestement les quantités de produits stockés liquides sont supérieures aux rétentions existantes.

7) Interrogations

Confier à  IDEA, sur une parcelle connexe et ouverte sur ses deux grands clients, ne permet-il pas aux Chantiers et à MAN de réduire leurs volumes – tant en activité, stockages, émissions, risques, etc .. et de passer sous des seuils qui les feraient mettre encore plus en visibilité ?
Cette « sous-traitance » de proximité leur permet-elle de ne pas être classés Seveso ?

A l’occasion des 3 ans de l’accident de LUBRIZOL et de son sous-traitant tout proche « Normandie Logistique » , et de la journée « résilience du 13 octobre » ,  ne voit-on pas là une situation analogue ?

Enfin, on ne peut que s’interroger sur l’insuffisance des moyens accordés à la DREAL pour réaliser des inspections de qualité plus souvent et sur l’ensemble des entreprises à risque du bassin nazairien.

A tout le moins, l’étude de zone a allumé des projecteurs sur des pratiques dangereuses pour la santé des populations et l’environnement. 
Une présentation de ce « cas d’école » lors d’un Comité d’Orientation Stratégique  par la DREAL serait certainement très intéressante.

 

Zone de Brais – Pedras .. zone de non-droit environnemental ?

Depuis un signalement de mars 2021 porté à la connaissance de la DREAL par une association locale, la police de l’environnement procède à des inspections des certaines entreprises de la zone d’activité de Brais.
Vu le nombre d’arrêtés préfectoraux, d’inspections, constatant des « écarts » avec la réglementation,

  • on peut dire qu’il était temps
  • on peut regretter qu’il n’y ait pas de sanction pécuniaire à la hauteur des enjeux sanitaires
  • on peut craindre que les pollutions silencieuses aient atteint les communes de Pornichet et la Baule (par vents de Nord-Est ) et Saint-Nazaire- Immaculée (par vents d’Ouest)
  • enfin on se demande si la DREAL dispose des effectifs dédiés et en quantité suffisante pour la CARENE au regard des nombreuses industries à risques !

 

Le 4 mars 2021 , le sous-préfet de Saint-Nazaire a pris un arrêté concernant la société SUEZ RV OSIS Ouest, sise au 9 rue Denis Papin car cette société ne dispose pas de l’autorisation requise pour l’activité de transit et de regroupement de déchets hydrocarburés.
Le risque d’explosion du ciel gazeux dans une cuve de stockage existe selon le sous-préfet.

Au vu de l’état de la cuve on peut penser que l’activité existe sans autorisation depuis un certain temps !

On est cependant étonné que l’arrêté donne 3 mois à la société pour décider si elle arrête son activité ou non, 6 mois si elle l’arrête et 9 mois pour déposer un dossier si elle souhaite s’orienter vers une demande d’autorisation.

Un avocat breton disait : « C’est comme si vous étiez contrôlé sur l’autoroute sans permis de conduire et qu’au lieu de vous sanctionner, on vous demandait de passer le permis dans un an ».

fin Mars 2021 : l’entreprise CAR CASSE  émet d’importantes fumées noires . Après enquête, un employé utilisait un tractopelle à l’échappement défaillant selon le responsable !

Cliquer pour agrandir et bien voir les fumées

M.à J. :   7 mars 2023 : un arrêté préfectoral autorise CARCASSE  à être officiellement (et non plus illicitement ?) un centre de dépollution de Véhicules Hors d’Usage (VHU).

La société ESPACE, sous-traitant d’AIRBUS utilise des produits anti-corrosion à base de Chrome Hexavalent (cancérigène reconnu) théoriquement interdits sauf dérogation. De facto elle relâche dans l’atmosphère des poussières contenant de nombreuses particules métalliques dangereuses ainsi que des Composés organiques Volatils (COV) comme le Toluène, le n-hexane et le cyclohexane.

L’examen du site REACH de la Commission européenne indique que la société a déposé 2 demandes de dérogation :Problème :  il semble qu’au vu de la composition des produits qui y seraient utilisés, comme l’Alodine 1200 et l’Alodine 1132 et qui contiennent du trioxyde de chrome et du dichromium tris(chromate) , ce n’est pas deux mais quatre demandes qui auraient du être faites.
A ce jour, la DREAL a demandé des mesures sur les émissions en 2021, mais n’a pas encore réagi sur le non-respect de la réglementation européenne REACH.

 

Ouest Coating 

Il y a quelques années cette société, spécialisée dans le traitement de surfaces métalliques s’était faite remarquée par le bruit causé par ses activités. 
Au vu de certaines mesures d’émissions de particules métalliques, des cabines de projection thermique relâcheraient 45 kg de chrome par an ! D’autres mesures donnent 250 fois moins !!.
Manifestement, là aussi , des investigations approfondies sur les pollutions émises sont à poursuivre.

 

SIMRA   22 juin 2022

On découvre dans un arrêté préfectoral que cette société qui avait annoncé la cessation de son activité rue de Fondeline à Saint-Nazaire, les avait en fait transférées dans les locaux de FAMAT dans la zone de Brais. En catimini, sans rien dire, sans autorisation !!

et que des délais lui sont généreusement accordés   

On ne peut que s’étonner de l’absence de sanction, de pénalité financière alors que les activités de SIMRA sont également émettrices de nombreux polluants dangereux (métaux, composés organiques volatils) .

 

WELDX  Par l’arrêté préfectoral du 2022 08 11 – WELDX Saint Nazaire APMD, on découvre sur Géorisques que la Zone de Brais comporte un site « Seveso bas » de plus !

En catimini, sans information du public, des communes voisines !
Il faut dire que l’entreprise stocke sans autorisation environ 10 tonnes de produits très dangereux, à base d’acide fluorhydrique, d’acide nitrique, ou d’acide phosphorique.
Ces produits servant au décapage des métaux avant / après le soudage peuvent avoir des impacts sur l’environnement (émissions dans les airs, et dans les eaux).

Qui plus est, le site ne dispose pas des moyens appropriés en cas d’incendie.
C’est d’autant plus grave que le site est à 50m de SIKKENS, entreprise de distribution de peintures !

La seule bonne nouvelle  : moins de 10 jours  après l’inspection, l’arrêté préfectoral prescrit le déstockage avant le 3 septembre. Pour une fois il n’y a pas un délai de plusieurs mois pour régulariser.
Mais là encore aucune sanction pour non respect de la réglementation, avec mise en danger d’autrui.

Le rapport d’inspection ne mentionne pas pourquoi ou plutôt pour qui, WELDX  stocke-t-il ces tonnes de pâtes de décapage dangereuses.
Au vu d’un rapport d’inspection de 2004 on peut penser qu’il s’agit de FAMAT, situé à moins de 300m.
FAMAT est connu pour des pollutions (anciennes mais persistantes) des eaux souterraines et sans doute de l’air par des produits chlorés comme le trichloréthylène.

En effet, dans ce rapport il est mentionné des activités de décapage de métaux en acier inox et l’usage et stockage en petite quantité de ces dangereux acides :

Nous laisserons la DREAL poursuivre ses investigations et déterminer si cette entreprise a confié à WELDX le  stockage de ces produits dangereux pour ne pas avoir à les déclarer elle-même, ce qui aurait sans doute attribuer le label « Seveso » à FAMAT et donc attirer l’attention de la DREAL..

=> il y a urgence à ce que la DREAL  renforce ses contrôles pour

  • que cette zone ne devienne pas une zone de non-droit environnemental,
  • que les industriels commencent à penser qu’il y a une réglementation
  • que les populations avoisinantes de Saint-Nazaire, Pornichet, La Baule ne soient pas soumises aux pratiques et de pollutions dangereuses de quelques entreprises peu respectueuses de la réglementation !

Maj .. fin 2022 et 2023 ..
les inspections continuent (Merci à la DREAL)..
et on découvre toujours l’irrespect de la réglementation !

Chantiers de l’Atlantique Inspection du 25 novembre 2022.

La situation administrative n’est pas à jour : le nom de STX est toujours utilisé.
Beaucoup plus grave, la présence « surprise » d’une substance cancérigène dans des produits   utilisés  jusqu’en 2021, malgré la promesse de ne pas en utiliser !!

Constats : Le plan de gestion de solvants (PGS) 2021 du site a été transmis à l’inspection des
installations classées par courrier du 30/03/2022.
Dans ce document, l’exploitant s’est engagé en l’absence d’utilisation de substances annexes XIV
et XVII REACH, de substances visées aux annexes III et IV de l’arrêté du 2 février 1998 et de COV à
mentions de danger spécifiques (CMR).
Pour vérifier ce point, l’inspectrice a eu accès au tableau des produits du site de Brais, issu de
l’outil informatique également utilisé sur le site principal des Chantiers de l’Atlantique. A noter
qu’un point a été fait sur ce même sujet lors de l’inspection du site principal du 10/11/2022. Il y
avait été identifié l’éthylènediamine, substance candidate ; celle-ci n’est pas identifiée sur le site
de Brais. Six produits contenant trois substances visées par l’annexe IV de l’arrêté du 2 février
1998 ont également été identifiés sur le site principal. Sur le site de Brais, une seule de ces
références apparaît dans le tableau de suivi, mais elle a été substituée depuis fin 2021.
Le tableau précité identifie également les substances CMR ; plusieurs références ont des mentions
de danger associées, mais ces produits n’ont pas été utilisés cette année ou déjà été substitués.
Etant identifiés en tant que CMR, l’exploitant a indiqué qu’ils ne seront pas ré-introduits sur le
site.

Brais décapage   Inspection 16 décembre 2022  –   Situation irrégulière 

Constats : Au cours de la visite d’inspection du site BRAIS DECAPAGE du 16/12/22, il a été constaté
que l’exploitant exerce une activité de traitement de surfaces relevant de la rubrique 2565 de la
nomenclature des installations classées sans que cette activité n’ait fait l’objet d’un enregistrement
préalable, le volume des bains de traitement étant de 5459 litres pour un seuil d’enregistrement à
1500 litres. Cette activité doit donc être régularisée par le dépôt d’un dossier d’enregistrement (et
respecter les prescriptions de l’arrêté ministériel du 09/04/19) ou arrêtée (dans ce cas, il conviendra
de respecter les prescriptions du Code de l’Environnement relatives à la cessation d’activité
d’installations classées soumises à enregistrement).
Par ailleurs, un doute subsiste quant à l’éventuel classement de l’activité de sablage au titre de la
rubrique 2575 de la nomenclature. En effet, à l’issue de la visite, l’exploitant a transmis à
l’inspection des installations classées le certificat de conformité du type de compresseur sur
remorque qu’il utilise pour les cessions de sablage. Celui-ci fait état d’une puissance < à 350 kW donc il est potentiellement classé au titre de la rubrique 2575 (seuil de déclaration à partir de 20 kW). Il
est donc attendu que l’exploitant se positionne par rapport au classement de son site au titre de la
rubrique 2575 et, si le classement est avéré, par rapport aux prescriptions de l’arrêté ministériel du
30/06/97.

Ouest Sablage   Mise en demeure du 22 février 2023    Situation irrégulière

Situation irrégulière alors qu’il y a traitement de surfaces avec des produits dangereux cf Inspection

Lydal   défauts dans la situation administrative

L’inspection de 2023 constate de nouveau des irrégularités  dans la situation administrative malgré des avertissements donnés en 2019.

Observations : L’exploitant doit déposer dans les meilleurs délais un dossier de porter à
connaissance du préfet pour régularisation des nouvelles activités faisant intervenir des matières
plastiques, avec l’ensemble des éléments d’appréciation nécessaires, et dans lequel il doit statuer
sur la situation administrative des installations vis-à-vis des rubriques n°2661 et 2662 de la
nomenclature des ICPE, en considérant les hausses d’activités projetées et les capacités maximales
journalières d’activité.

Type de suites proposées : Avec suites
Proposition de suites : Mise en demeure, respect de prescription

Ne pas avoir de groupe électrogène quand on s’appelle TOTAL Energies

Le rapport de l’inspection réalisée le 11 mars par la DREAL suite à  » l’incident électrique  » (coup de pelleteuse là où il ne fallait pas) du 8 mars dans la raffinerie de Donges a été enfin publié sur Géorisques , trois mois après.

On y découvre que la 2eme raffinerie de France ne disposait pas de groupes électrogènes pour garantir le fonctionnement de sa « salle de contrôle BPN contenant le cœur du système » en cas d’incident/panne/coupure électrique !
Ce n’est pourtant pas le carburant qui manquerait sur place pour le faire fonctionner !
Lors de la coupure électrique accidentelle, les batteries n’ont tenu qu’environ 3 heures et les trois salles de contrôles sont tombées dans le « noir » vers 15h.

Privé de remontée d’information, des rondes ont été organisées pour surveiller des points particuliers. Des « balises de détection » ont « été mises en place pour pallier l’absence de fonctionnement de certains détecteurs de gaz ».

Peut-on réellement imaginer piloter une raffinerie dans le noir ?
Heureusement qu’elle était à l’arrêt !

Imaginons une seconde qu’elle ne soit pas « en grand arrêt »  et qu’un incendie comme celui qui s’est déclaré le 28 mai 2022 se produise alors que les centres de contrôles n’ont plus les alarmes et les  remontées d’information des unités techniques et qu’ils n’ont pas non plus la totalité des moyens d’action habituels.
A quelle catastrophe, aurions-nous été confrontés ?!

Heureusement, un groupe électrogène lié à des travaux a pu être réquisitionné pour rétablir dans la soirée l’alimentation électrique d’une salle.

Revenons à la question première.
Pourquoi les salles de contrôles ne disposaient pas de dispositifs de secours électriques à la hauteur des risques? 
Imagine-t-on un hôpital sans groupe électrogène pour ses salles d’opération ?
Le bon sens voudrait qu’il en soit de même pour le cœur du système de pilotage d’une raffinerie.

L’article 9.4.2 de l’arrêté préfectoral traite des moyens de secours électriques en cas de perte électrique selon la page  4  du rapport d’inspection. L’industriel doit mettre en œuvre des mesures de maîtrise de risques (MMR) ayant une « cinétique de mise en œuvre en adéquation avec celle des événements à maitriser »…..

 

 

 

 

 

 

 

Une lecture attentive de l’arrêté ne nous a pas permis de trouver la MMR relative à la continuité de service des salles de contrôles. Peut-être a-t-elle été classée « Informations sensibles – Non communicable au public » comme de nombreuses études de danger (EDD)?

La page 12 du rapport d’inspection n’est pas très claire sur ce sujet.

Pour la crédibilité des études de dangers et de la réelle prise en compte des risques, il importe que l’Industriel et la DREAL précisent ce qui était formellement prévu,
et
si rien n’était prévu face au risque de perte prolongée de l’alimentation des salles de contrôle, des explications devraient être données.

Quoi qu’il en soit des mesures correctives immédiates devraient être imposées.

Trois mois après… Qu’est ce qu’on attend .. ? les coupures de courant probables de cet hiver ?


Maj  02/07/2022 ;  Lors du Dialogue Riverain : selon des sources présentes, Total aurait dit
« je préfère acheter une éolienne plutôt qu’un groupe électrogène »  !

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MAJ 09/07/2022  : incident à Feyzin (69) lié à une « coupure électrique » .. 

cf https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/rhone-un-panache-de-fumee-noire-recrache-par-la-raffinerie-de-feyzin-total-rassure-les-riverains-2578856.html
Redondance d’alimentation ET secours sont des éléments de base de la gestion de la continuité  ..
Il sera intéressant de savoir si la situation de Feyzin, est la même qu’à Donges, au regard des groupes électrogènes.

 

 

 

 

 

 

 

Chrome VI – prochain scandale sanitaire

Chrome VI – prochain scandale sanitaire

Un très intéressant article de « ça m’intéresse «  de 2016

Quelques extraits :

Pourquoi n’existe-t-il pas de norme spécifique pour le chrome VI ? « Parce que, jusqu’à
récemment, on savait mesurer le chrome total, mais pas le chrome VI en dessous de
100 μg/l.

Les seuls secteurs où les rejets de chrome VI sont réglementés
sont le traitement de surface (100 μg/l selon un arrêté de 2006) et les centrales à
béton (50 μg/l de chrome VI et 100 μg/l de chrome total selon un arrêté de 2011).

Il y a environ 2 000 centrales à béton en France réparties sur tout le territoire.

Si le chrome VI est si présent dans notre corps et dans notre environnement, c’est
aussi parce que ses propriétés sont recherchées par l’industrie, pour le chromage et le traitement de surface des pièces métalliques (aéronautique, etc.), le soudage, les peintures industrielles (coloration des matières plastiques, gilets fluo, émaux, etc.).

Sans tenir compte du soudage — secteur qui emploie 200 000 personnes
—, environ 100 000 travailleurs y seraient exposés quotidiennement, estime
Fabrice Leray, ingénieur conseil à la direction des risques professionnels à la Carsat
Pays de la Loire (caisse d’assurance retraite et de la santé au travail).

Là aussi, le problème n’est pas inconnu : en juillet 2014, après un
rapport de l’Anses de 2009 sur les expositions professionnelles
au chrome VI, un décret a réduit les valeurs limites d’exposition
de 50 à 1 μg/m3 d’air respiré. « Une baisse considérable», admet Fabrice Leray. « La valeur la plus sévère en Europe », s’insurge Denis Théry, délégué général de l’Union des
industries des technologies de surface. Pourtant, cette nouvelle valeur limite correspond
encore à un risque de 1 cancer supplémentaire dû à la substance pour 100 travailleurs
exposés*. Ce qui reste un risque élevé. « Et, comme c’est une substance à effet sans seuil,
l’objectif est toujours d’être au niveau le plus bas possible : ce n’est pas parce qu’on
est en dessous du microgramme qu’il n’y a pas de risque. » Pourquoi alors avoir retenu
ce chiffre de 1 μg/m3 ? « Parce qu’on ne sait pas mesurer le chrome VI avec suffisamment
de précision à un niveau plus bas », souligne Fabrice Leray. Encore ce problème
de mesurabilité.

Il serait intéressant de savoir combien de prélèvements d’atmosphère ont été réalisés dans les pays de la loire et notamment dans le bassin nazairien .. qui comporte quelques grandes entreprises et si les seuils sont respectés.

La réponse est-elle dans l’étude de Fabien LERAY, ci-dessus citée.

chrome vi, des expositions élevées et préoccupantes – CARSAT PdL 2015

Quelques extraits :

Afin de prévenir l’apparition d’effets cancérogènes chez les travailleurs, le ministère du Travail a suivi
les recommandations de l’Anses [3] et abaissé la VLEP 8h réglementaire contraignante à 1 μg/m3 et fixé une VLCT 15 min (valeur limite de court terme) à 5 μg/m3, ces dernières étant en vigueur  depuis le 1er juillet 2014 pour tous les composés du chrome VI.

Ces laboratoires ont visité au total 166 entreprises et effectué, dans 99 d’entre elles, des mesures des
composés du Cr VI dans l’air des lieux de travail. Les entreprises ayant fait l’objet de mesures durant
cette campagne appartiennent principalement (73 % des mesures réalisées) aux secteurs suivants:

  • chaudronnerie avec la mise en œuvre d’aciers inoxydables ;
  • chromage décor et chromage dur ;
  • peinture aéronautique avec l’application et le ponçage de peintures à base de chromates de
    strontium, de zinc, de baryum ;
  • fabrication de ciment avec une exposition possible due à la présence de Cr VI dans les clinkers ;•
  • fonderie.

Un zoom sur les entreprises nazairiennes – grandes et petites – serait intéressant; de même que la comparaison des mesures au poste de travail et des mesures d’atmosphères (intérieur et l’extérieur)

A voir pour l’avenir de Saint-Nazaire

https://www.france.tv/documentaires/environnement/2041641-gaz-de-lacq-le-gout-du-soufre.html

C’est long mais à chaque minute , la ressemblance avec Lacq est là !

  • dérogations
  • dépassements
  • fuites,
  • auto-surveillance obsolète et minimale
  • cachotteries des industries et agences
  • absence de connaissance sur les causalité, corrélation, et curieusement absences d’études
  • réponses « regardez ailleurs » : groupe de nez, études de ressenti
  • dérogation ; droit à polluer
  • trop cher de ne pas polluer
  • une réglementation arrangeante
  •  

Analyses des manipulations de la population pour gérer l’Omerta par le NouvelObs

https://www.nouvelobs.com/ce-soir-a-la-tv/20220103.OBS52817/gaz-de-lacq-le-gout-du-soufre-une-omerta-francaise.html

Chrome Hexavalent dans la CARENE

INERIS a publié début 2020 une très intéressante étude de 80 pages

EXPOSITIONS AU CHROME HEXAVALENT
Synthèse des données disponibles :
sources, émissions, exposition et toxicité pour l’homme.

Document stabiloté par mes soins associé à un doc sur les Valeurs Toxicologiques de Référence (VTR)

La page 43 , sur base des quelques études et mesures disponibles,  conclut clairement à la possibilité de niveau de risques préoccupants: Sur la base des déclarations que doivent faire les industriels au regard de la réglementation européenne REACH ( cf article), une première carte des émetteurs dans la CARENE et alentours a pu être dressée.

Au regard des vents dominants, on peut constater que les communes de Trignac et Montoir-de-Bretagne sont très concernées ainsi qu’une grande partie de Saint-Nazaire.

Par vents de Nord-Est (30%), il n’est pas exclus que Pornichet et La Baule soient impactées par les sites implantés dans la zone de Brais-Pebras.
Par vents de Sud-Est, moins fréquents (6%), Saint-André des Eaux également.

A noter aussi que la commune voisine de Malville est très concernée par deux entreprises sous-traitantes d’Airbus.

Point pas très rassurant : il semblerait que deux sous-traitants d’AIRBUS n’ont pas déposé de dossier auprès de la DREAL au titre des ICPE !

A noter, d’autres entreprises n’utilisant pas des peintures chromatées soumises à la réglementation européenne émettent des particules de Chrome VI.

  • La raffinerie TOTAL en émet chaque année une vingtaine de Kg, soit en moyenne 2.4 g/h n ce qui est supérieure au flux des émissions connues d’AIRBUS
  • Les travaux sur les métaux des Chantiers sont également émetteurs en grande quantité, mais les mesures manquent.
  • L’entreprise de Ciments EQIOM, serait très fortement émettrice. Des mesures dans ses rejets ont détecté des flux de 2g/h ! Il serait intéressant de regarder aussi les émissions de LAFARGE à Trignac et de toutes les centrales à béton du bassin nazairien.
  • L’entreprise GDE, broyeuse de métaux est émettrice de Chrome Total avec par exemple un flux de 0,93g/h en 07/2019 dont on pourrait considérer qu’un pourcentage ( 10% à 30%) serait du Cr(vi)

Au vu de ces chiffres, il devient important (et urgent) de mesurer très régulièrement et en plusieurs points de la CARENE, les concentrations dans l’air que nous respirons de ce très dangereux chrome VI.
Les particules fines et ultrafines doivent l’être aussi et doivent être analysées pour connaître les concentrations en métaux lourds ( Arsenic, Cadmium, Nickel, ..) qui sont émis en grande quantité par nos industries ( navale, aéronautique, éolien ..) en particulier lors des travaux de traitement de surface et de soudure.