Auteur/autrice : admin

RESPES-Santé-2025

Plan de Surveillance Environnementale

Une opportunité pour les entreprises du bassin nazairien


1. Introduction

Face aux enjeux environnementaux actuels et à l’aggravation de la situation sanitaire avec une surmortalité prématurée qui atteint 43% pour les hommes (Source PISSTER indicateur n°25 données 2021), il est essentiel de mettre en place un plan de surveillance environnementale permettant un suivi rigoureux des impacts industriels sur l’air, l’eau, la biodiversité et la santé. Ce projet vise à associer les grandes entreprises du bassin nazairien à une démarche proactive et attirante.


2. Pourquoi investir dans un plan de surveillance environnementale ?

a. Un levier de compétitivité et d’innovation

  • Amélioration de l’efficacité des processus industriels
  • Optimisation de la gestion des ressources (eau, énergie, déchets)
  • Accès à des financements et aides publiques

b. Conformité et anticipation réglementaire

  • Réduction des risques de sanctions et de contentieux
  • Mise en conformité avec les réglementations environnementales en constante évolution
  • Contribution aux objectifs de développement durable (ODD) et aux engagements climatiques

c. Valorisation de l’image et de la RSE

  • Indispensable amélioration de la perception publique et l’attractivité pour les talents 
  • Renforcement de la confiance des parties prenantes (clients, investisseurs, institutions)
  • Positionnement en tant que leader de la transition écologique ET de la santé environnementale en milieu industriel

3. Modalités de mise en place du projet

a. Objectifs et actions clés

  • Surveillance de la qualité de l’air, de l’eau et des sols
  • Mise en place de capteurs et outils de monitoring en temps réel 
  • Analyse et reporting réguliers des données environnementales
  • Communication transparente et pédagogique des résultats pour un ciblage efficace

b. Modèles de financement

  • Participation financière proportionnelle à la taille de l’entreprise et aux émissions
  • Cofinancement avec les institutions publiques et fonds européens
  • Sponsoring et mécénat environnemental

4. Appel à engagement

Nous invitons les entreprises du bassin nazairien à devenir des acteurs majeurs de ce projet en contribuant activement à la surveillance et à la préservation de notre environnement commun et de la santé des habitants qu’ils soient ou non employés.

Ensemble, construisons une industrie plus durable, responsable et soucieuse de la santé de tous.

Santé publique France alerte sur la pollution de l’Air

Début 2025, Santé publique France alerte de nouveau sur l’impact sanitaire et économique de la pollution de l’air, notamment les effets des particules fines,les PM2.5, et le dioxyde d’azote NO2.

Une estimation des bénéfices qu’apporteraient une amélioration de la qualité de l’air ambiant est donnée, par région.  => Pays de la Loire

Ce qui pose question et peut inquiéter , c’est le fait que les concentrations soient anciennes (2016-2019) mais surtout qu’elles soient « pondérées par la population des communes » !
Je ne comprends pas en quoi le fait qu’il y ait beaucoup de gens qui respirent un certain air justifierait de diviser la concentration par leur nombre et donc de réduire l’indicateur.
Multiplier la concentration par le nombre de gens concernés, donnerait certes une idée de la localisation des impacts sanitaires.
Pour renforcer l’incompréhension, l’échelle  affichée « de 6,5 à 14,4 » correspond aux concentrations non pondérées.
Attendons la réponse de SpF….

 

 

Saint-Nazaire – « Nous sommes des crasseux » . Vœux pour que ça change en 2025.

Saint-Nazaire veut devenir une ville-jardin
mais pour l’instant elle n’a pas l’air propre !

Crédits : Saintnazairenews du 09/01/2025

Dans ce blog, j’ai malheureusement démontré plusieurs fois que l’air respiré est loin d’être propre.
Le maire de Saint-Nazaire a récemment souligné que la propreté était la préoccupation n°3 des Nazairiens   et que « nous sommes des crasseux » . Les nazairiens ont raison, et derrière le mot « propreté »  il y a certainement le souci de la « santé » , de la surmortalité prématurée connue mais dont on n’ose guère parler.
L’absence de « propreté » est large et va au delà des papiers dans la rue :

Dans l’air au regard des polluants cancérogènes (solvants, fumées de soudage, silice, métaux lourds, etc..  ) émis en grandes quantités par nos industries navales, aéronautiques et portuaires.

Dans les eaux des puits privés, notamment à Méan Penhoët où la moitié des puits analysés dépassent les seuils recommandés pour l’eau potable pour au moins un des métaux recherchés (Aluminium, Arsenic, Fer, Manganèse, Nickel, Plomb ) (cf. carte).

Dans les sols, dans lesquels on trouve quasiment systématiquement des métaux ou des hydrocarbures à chaque fois que des analyses sont faites lors de travaux publics (cf. Carte) au point que l’on pourrait s’interroger sur les dangers liés à la consommation des fruits et légumes de son jardin si l’information sur ces pollutions était publiée.
Les rapports concluent souvent que la situation est probablement due à l’usage de remblais de qualité médiocre.  Qui génèrent et qui apportent de tels remblais ? Qui ne les contrôlent pas ?

Mes vœux pour 2025 : que ça change.
Qu’il y ait une réelle prise de conscience des acteurs majeurs de l’agglomération et qu’ils passent à l’action pour mesurer et réduire toutes les sources de pollutions émises dans l’Environnement et que nos corps subissent.
Qui sont ses acteurs ?  nos politiques ? nos élus ? les services de l’État ? Oui qu’ils osent parler, dire la vérité, voire sortir le carnet à souches comme l’évoque le Maire de Saint-Nazaire.

Mais je pense surtout aux dirigeants des entreprises dont les réalisations (navires, avions, moteurs, huiles,  etc ..) font encore la fierté des habitants.

Ces entreprises  doivent concrétiser leur discours de responsabilité sociale et environnementale et se doivent d’être exemplaires et doivent financer de vrais plans de surveillance environnementale.
On ne doit plus voir de déchets « pas que beaux » qui s’envolent, s’infiltrent et tuent lentement.
Les stations de mesure des polluants d’Air Pays de la Loire ne doivent plus être à plus de 5km des grands émetteurs de la zone industrialo-portuaire. Elles doivent être plus nombreuses, plus proches et mesurer très régulièrement (> 33% de l’année) les polluants les plus dangereux dont les fumées de soudage et les métaux  et en continu les poussières fines et les composés organiques volatils issus des peintures et solvants que l’on retrouve parfois sur sa voiture.

Saint-Nazaire ne pourra être une « ville-jardin »
que si les industries sont « propres ».

C’est la « solution » pour 2025 !

plus que le carnet à souche.

Le bêtisier des arrêtés préfectoraux

L’année 2025 a démarré avec un  Considérant   remarquable.

Justification incroyable de la position des Chantiers de l’Atlantique.

L’arrêté du 20 janvier 2025 accorde un délai de 6 mois pour commencer des mesures qui auraient du être réalisées fin 2024 avec une argumentation pour le moins curieuse, poussée par les Chantiers de l’Atlantique qui depuis le début de l’étude de zone ne sont clairement pas les champions de la transparence et de l’exhaustivité pour ce qui concerne leurs émissions de polluants dangereux :

D’une part, est mis en avant la nécessité de « 6 mois de mesures des eaux souterraines sur les piézomètres existants » !  L’APC de février 2024 avait demandé à ce que ces mesures aient lieu en 2024.  Elles n’auraient pas été faites par les Chantiers en 2024 et la DREAL ne le dirait pas !

D’autre part, ils en arrivent à écrire que ces études hydrogéologiques sont un préalable à la définition du programme de surveillance environnementale incluant des mesures de qualité de l’air extérieur au voisinage de l’établissement !

Vivement que la transparence soit faite sur ces « considérant » qui sont sidérants  !
Cela devient urgent que les mesures de polluants industriels soient faites sérieusement.

 

Décembre 2024 s’est fait remarquer par la présence de curiosités dans des arrêtés préfectoraux du bassin industrialo-portuaire de Saint-Nazaire. D’autant plus surprenant qu’il s’agit d’arrêtés de prescriptions complémentaires visant à « fiabiliser » le fonctionnement des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).

Les serviteurs de l’État sont-ils fatigués par les réponses que leur donnent YARA ou les Chantiers de l’Atlantique faisant suite à des prescriptions du début de l’année ? A suivre…

Double négation pour Ouest Coating :

Ouest Coating est une entreprise située dans la zone de Brais et qui a été identifiée  comme émettrice de Chrome VI, un des métaux lourds cancérogènes émis dans la CARENE. Elle utilise des techniques de traitements de surface très spécifiques. Son précédent arrêté d’autorisation date de 2011 et selon géoriques , elle n’a pas fait l’objet d’inspections récentes.

L’arrêté préfectoral de prescriptions complémentaires du 9 décembre 2024 comporte sur sa première page une formulation « curieuse » avec une double négation qui permet de penser que la modification demandée par l’entreprise polluante doit faire l’objet d’une nouvelle évaluation environnementale, alors que manifestement il n’y en a pas eu ! Pourtant, au vu de l’accroissement autorisé des quantités de matières métalliques et des émissions d’oxydes d’azote et de monoxyde de carbone, une évaluation environnementale a du sens, au regard de l’ancienneté ( plus de 10 ans) des précédentes études. 

Framatome de Saint-Viaud-Paimboeuf peut s’auto-définir ses limites d’émissions de Chrome !

Le sous-préfet de Saint-Nazaire ne s’est sans doute pas rendu compte du cadeau de Noël qu’il faisait en signant l’arrêté du 24/12/2024 qui théoriquement impose des prescriptions complémentaires à FRAMATOME.

L’exploitant peut donc modifier ses procédés de chromage, même si ceux-ci remettent en cause les conclusions d’une étude réalisée par la référence française en risques industriels – INERIS -, dès lors qu’il formalise « au préalable » ses conclusions relatives aux risques d’émissions de chrome, et bien sûr qu’il transmette ces documents à la DREAL.  Au passage, on note l’absence de mesures des émissions et concentrations de Chrome sur site et hors site.
L’absence de seuils, de réglementation spécifique, permettra certainement une validation quasi-automatique des « auto-conclusions » de Framatome.
Pourquoi un avis d’INERIS sur la modification de procédé n’a-t-il pas été prescrit ? 

Peut-être parce ce que c’était la veille de Noël !

Transparence et Gestion de projet de TOTALEnergies  :  « Peut mieux faire »

L’arrêté préfectoral signé le 27 décembre  2024 par le sous-préfet de Saint-Nazaire proroge au 01/01/2026 le délai de mise en service du  grand projet HDT VGO qui a encore du retard.
La date limite était le 01/01/2025.  Il y avait urgence ..  et imprévision !
L’exploitant a formulé une demande de prorogation le 5 décembre 2024. Une prorogation analogue jusqu’au 01/01/2025 avait déjà été accordée le 21 décembre 2023. Rendez-vous fin 2025 ?

Problème de qualité de filtration chez Airbus Atlantique et Rabas Protec

A l’occasion de la dernière Commission de Suivi de Site (CSS) de Rabas Protec, sous-traitant d’Airbus Atlantique pour des travaux de peinture au chromate de strontium cancérogène, nous avons découvert que les filtres en place n’étaient sans doute pas respectueux de la réglementation.

Le Chrome hexavalent est interdit, sauf dérogation européenne, et avec obligation de respecter des règles bien précises. La DREAL indique dans ses inspections : « L’autorisation REACH prévoit notamment une réduction des émissions dans l’air avec une efficacité d’au moins
99%. »

Or les filtres mis en place par Rabas Protec -qui s’est aligné sur les filtres utilisés par Airbus Atlantique Saint-Nazaire- utilise des filtres PAINTCAB qui sont loin de filtrer à 99% :

La diapositive présentée indique un « rendement gravimétrique moyen » de 99,8% mais cette formulation ne reflète pas l’efficacité attendue. Pour s’en convaincre, il suffit de lire la page « la-classification-des-filtres »  qui précise que ce rendement gravimétrique est utilisé pour les filtres « grossiers(G) » dont l’efficacité moyenne est inférieure à 40 %.

Le tableau sur la diapo indique une efficacité de 4% pour les particules de taille inférieure à 2,5µm et une efficacité de 85% pour les particules de taille inférieure à  5µm.
Pour mémoire, un filtre FFP2 filtre au moins 94 % des aérosols de taille moyenne 0,6 µm (INRS) !

A  noter que, selon la DREAL44, AIRBUS Montoir utilise un type de filtre très haute efficacité (HEPA) de type 13 qui, selon la classification, est censé (quand il est en bon état) filtrer à plus de 99%. 

Nous serons vigilants sur ce qui sera mentionné dans le compte-rendu de la CSS et sur les actions de la DREAL44 pour faire respecter les exigences de filtration qui sont les dernières barrières avant que ce chrome cancérogène ne vienne accroitre la surmortalité prématurée dont souffre la population nazairienne.

Le méthaniseur de Montoir-de-Bretagne va-t-il traiter des boues de stations d’épuration ?

Au vu du « donner acte de modification notable non substantielle » préfectoral du 14/11/2024,
on peut penser que le méthaniseur de Montoir-de-Bretagne va traiter des boues de stations d’épuration.
Penser : car le texte mentionne l’utilisation de déchets codés 19 09 02, de la sous-famille « Boues de clarification de l’eau » et que le site Wikhydro du « développement durable » gouvernemental nous donne des explications tirées du manuel Suez-Degrémont sur cette étape dans le traitement des eaux.

Quel impact ?
Le site https://www.notre-planete.info/actualites/888-epandage-boues-epuration-culture-consequences   nous donne un schéma de la suite

qui se termine par l’épandage.
Où est le problème ?
La même page nous indique que les « micropolluants »  dont les métaux, les PCBs , etc  …  se retrouvent dans les boues et vont donc se retrouver dans les champs voire les plantations et la chaine alimentaire etc.

On peut donc s’étonner que la DREAL, en théorie soucieuse de l’Environnement, n’ait pas prescrit des analyses des boues d’épandage résultantes de ces intrants pour y quantifier la présence de ces polluants et leur probable croissance.

D’autant que les stations d’épurations locales du bassin nazairien acceptent souvent des rejets industriels dans le réseau d’eaux usées, ce qui accroit la probabilité de trouver des quantités significatives de ces polluants cancérogènes .