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Analyse comparative des densités d’émissions CARENE et région

La base des émissions – BASEMIS V6 produite par Air Pays de la Loire- est disponible et apporte des estimations des émissions des polluants atmosphériques pour la région et par agglomération.
 
Les pages https://data.airpl.org/dataset/inventaires/region/2018 donnent accès aux données de 2008 à 2018.
Les données des années sont toutes recalculées à chaque nouvelle version – et ça bouge parfois beaucoup – ,  ce qui permet de penser que le mot « inventaire » n’est pas le plus approprié.

Dans « BASEMIS V6 », on trouve les estimations d’émissions pour

    • les particules PM10 et PM2.5,
    • les Composés Organiques Volatils Non Méthaniques (COVNM), le Benzène (C6H6)
    • les oxydes d’Azote (NOx), le monoxyde de Carbone (CO), l’Ammoniac (NH3),
    • Les Arsenic(As), Cadmium(Cd), Nickel(Ni) et Plomb(Pb),
    • Le dioxyde de Soufre(SO2) et le Benz(a)pyrène (BaP)

Wikipédia nous donne la population de la CARENE 124 487 hab. (2017) et la superficie  320,27 km2 ainsi que la densité de population 389 hab./km2

Aussi, ai-je décidé de comparer les densités d’émissions de polluant de la CARENE
avec celles de la Région dans son ensemble, et ce, sur les onze années de 2008 à 2018.

A la question de savoir si un habitant de la CARENE, est exposé à 7 fois plus de Benzène qu’un habitant de la Région, l’expert dira sans doute que cela dépend des conditions de dispersion , lieux, vents , etc ….

Chacun peut se faire son idée en imaginant, toutes choses égales par ailleurs,

dans un salon de 15 m2 les odeurs d’une seule poubelle placée au milieu, … puis de 7 poubelles !.

Les chiffres des émissions et des densités :

emissions-et-densites-CARENE
emissions-et-densites-region

Le rapport « densité d’émissions CARENE » divisé par « densité d’émission de la région » par polluant de 2008 à 2018 :

En moyenne sur 11 ans le rapport des densités d’émissions CARENE sur Région donne :

48 fois plus de SO2,
36 fois plus de Nickel,
22 fois plus de Cadmium,
10 fois plus de NOx,
7 fois plus de Benzène et d’Arsenic

De telles différences sur des polluants cancérogènes sont elles la cause des surmortalités constatées ?

 

pour le Top 10 des rapports  des densités d’émissions En moyenne de 2008 à 2018
la moyenne =>
15 fois plus dans la CARENE que dans la Région

Malheureusement tous les polluants dangereux ne sont pas couverts par BASEMIS …
par ex le Chrome VI,  les particules ultra-fines, les fibres minérales, etc …. 

D’où l’importance de faire des mesures des concentrations ,
et pas seulement des estimations et
des modélisations !

A noter que Santé publique France vient de publier des résultats sur son étude ESTEBAN qui justement s’intéresse à l’exposition des Français, aux métaux lourds et cite en particulier  l’Arsenic, le Cadmium et  le Chrome .

cf les-metaux-et-les-francais

 

 

Que faire quand votre air extérieur est sous influence industrielle

La communication des agences ATMO est fréquemment orientée vers la qualité de l’air intérieur, qui est souvent moins bonne que celle de l’air extérieur et recommande donc d’aérer.
Mais, pas besoin de sortir de l’ENA , pour comprendre que si l’air extérieur est pollué par une entreprise voisine par exemple, cette recommandation n’est pas satisfaisante !

Que faut-il faire quand votre air extérieur est sous influence industrielle ?

1) rappeler  par tous les moyens aux représentants de l’état, aux élus de vos collectivités qu’il est de leur mission de faire en sorte que l’environnement soit sain et n’obère pas votre santé.

2) répéter le point 1) jusqu’à ce que le préfet n’accorde plus de dérogation relative à la pollution ou à la sécurité des installations et que les collectivités aient œuvré pour mesurer les polluants y compris les polluants industriels non réglementés (COV, NH3, métaux, PM2.5) et pris des décisions pour réduire les émissions, si les concentrations dans l’air dépassent les recommandations de l’OMS.

En attendant, quelques conseils pratiques :

A) Situez vous sur la carte des « Installations Classées »  via le lien carte-des-installations-classees

exemple  Rue Vincent Auriol, Saint-Nazaire

B) Repérez les sites classés, les jaunes et les rouges sont les sites « Seveso », mais il est sage de considérer que les sites de couleur verte sont aussi à risque.

C) Découvrez les « vents »  de votre localisation par exemple via le site infoclimat

L’idée est de repérer les vents dominants.
En cherchant dans des Études Environnementales, vous devriez pouvoir trouver une « Rose de vents »


Un point de la courbe est associé à l’origine du vent.
Plus le point est éloigné du centre, plus le vent venant de cette direction est fréquent.
Dans cet exemple, les vents dominants sont globalement Ouest et Sud-Ouest   et  Nord-Est.

D) Comparez les directions des vents avec les directions de votre localisation vers les sites industriels potentiellement émetteurs de polluants dans l’air.

Dans notre exemple, notre localisation souffre par vents de Nord-Est des « effluves » de CARGILL, IDEA, STX, ..

E) Quand le vent vient d’une des directions industrielles, attendez pour aérer -et renouveler votre air intérieur- la fin de l’activité journalière de l’entreprise ou que le vent tourne.

F) Si la pollution est permanente, pensez à vous équiper d’un purificateur d’air
exemple la gamme Rowenta, c’est encore un peu cher mais plutôt efficace.

Le Benzène des Apprentis

Intéressantes cartes de la pollution de l’air à Saint-Nazaire

 réalisées par Air Pays de la Loire

Zoomons sur le Benzène à Méan :

2014 moyenne annuelle : > objectif de qualité , entre 2 et 3,5 µg/m3 !!

2015 moyenne annuelle : > objectif de qualité, entre 2 et 3,5 µg/m3 !!

La version https://data.airpl.org/dataset/modelisations/2015/C6H6/MoyAn donne > 3 µg/m3

2016 moyenne annuelle  : Rien !

les moyennes annelles 2017 et 2018 donnent « rien »

alors que les « Maximum horaire » 2017 et 2018 donnent des résultats
mais avec des surfaces curieusement très différentes !

Air PdL pourrait-elle donner une explication ?

Merci.

D’autant plus curieux que les émissions (BASEMIS) de benzène dans la CARENE  ne permettent pas comprendre

  • ni l’absence  de C6H6  sur les cartes en particulier 2016
  • ni les différences  2017 et 2018 ,
    le volet émissions de BASEMIS s’arrêtant à 2016 alors que la modélisation va jusqu’en 2108
    (La version 2020 de BASEMIS traitant jusqu’à 2018 n’est peut-être pas encore officiellement publiée ?)

Rappel : une étude de l’ADEME publiée en Août 2020 indique qu’une mesure de benzène dans l’air intérieur et extérieur des écoles en 2017 donnait : 2,68µg/m3  !

Ce serait bien si Air PdL pouvait donner les valeurs modélisées pour la zone orangée des cartes 2014 et 2015  de façon plus précise que « entre 2 et 3,5 µg/m3 »

——–

Benzène & Chrome VI = deux Cancérogènes sur Méan , cela fait beaucoup !

A quand l’évolution des seuils !

La dernière étude de l’ANSES sur le sujet

https://www.anses.fr/fr/system/files/SUBCHIM2009sa0346Ra_0.pdf

Bilan annuel de l’air extérieur 2019 par Atmo-France

A l’occasion de la journée de l’air, ATMO France publie son rapport annuel sur la qualité de l’air extérieur

site : https://atmo-france.org/sortie-du-bilan-de-la-qualite-de-lair-exterieur-2019-en-france/
Dodcument datalab_71_bilan_qualite_air_france_2019_septembre2020.pdf

Comme c’est souvent le cas dans ce genre de bilan, les grands titres « positivent »  l’action, les progrès, avec des artifices.

Pourquoi souligner 2019 vers 2000, plutôt qu’avec 2018 tout simplement,  ou mieux encore pourquoi ne pas titrer les variations sur les 5 dernières années !

La réponse est dans le graphique 1 :

 

ou l’on constate l’absence de progrès sur l’ammoniac NH3 (Merci YARA et Merci  les engrais), et les petits progrès pour NO2 et particules.

 

les dépassements Ozone sont de plus en plus fréquents et sont en croissance

 

Un optimisme est affiché pour les particules fines avec en 2030 le niveau recommandé par l’OMS .. Pourquoi attendre 10 ans !

 

La formulation sur le non-respect par la France des réductions d’émissions est remarquable

page 30 et 31 des liens intéressants

DES RÉSULTATS DÉTAILLÉS POLLUANT PAR POLLUANT

Les pages internet ci-dessous fournissent, en fonction des données disponibles pour chaque polluant, les impacts
sanitaires et environnementaux, l’évolution des émissions dans l’air des différents secteurs d’activité depuis 2000, l’évolution
des concentrations moyennes, l’évolution du pourcentage de stations ne respectant pas la réglementation européenne pour
la protection de la santé à long terme et le détail de certains épisodes de pollution :
– ree.developpement-durable.gouv.fr/themes/risquesnuisances-pollutions/pollution-de-l-air-exterieur/
– ree.developpement-durable.gouv.fr/themes/pressionsexercees-par-les-modes-de-production-et-deconsommation/rejets-de-polluants/
– ree.developpement-durable.gouv.fr/themes/risquesnuisances-pollutions/sante-et-environnement/exposition-aux-substances-chimiques/article/pollution-de-l-air-exterieur-et-sante

LES IMPACTS SANITAIRES, ENVIRONNEMENTAUX ET ÉCONOMIQUES DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE

La qualité de l’air est un enjeu majeur de santé publique. Ses effets sur la santé sont avérés et peuvent être immédiats ou à
long terme (affections respiratoires, maladies cardiovasculaires, cancers, etc.). D’après la dernière estimation publiée en 2016
par Santé publique France, 17 700 décès anticipés par an pourraient être évités si le seuil préconisé par l’Organisation
mondiale de la santé pour les particules fines PM2,5 était respecté en France. En 2015, le coût annuel de la pollution
atmosphérique peut atteindre 100 milliards d’euros d’après la commission d’enquête du Sénat, dont 20 à 30 milliards liés
aux dommages sanitaires causés par les particules.

• Les impacts sur la santé :
www.ecologie.gouv.fr/pollution-lair-origines-situation-et-impacts#e6
invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Environnement-et-sante/Air-et-sante
www.santepubliquefrance.fr/Actualites/Le-programme-de-surveillance-air-et-sante-Psasfete-ses-20-ans
solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/air-exterieur/qualite-de-l-air-exterieur-10984/article/qualite-de-l-air-sources-de-pollutionet-effets-sur-la-sante
https://www.anses.fr/fr/content/enjeux-autour-de-la-qualité-de-l’air
• Les impacts sur l’environnement :
www.ecologie.gouv.fr/pollution-lair-origines-situation-et-impacts#e6
• Les impacts économiques :
-www.ecologie.gouv.fr/pollution-lair-origines-situation-et-impacts#e6
– Commission d’enquête du Sénat sur le coût économique et financier de la pollution de l’air (2015) :
www.senat.fr/commission/enquete/cout_economique_et_financier_de_la_pollution_de_lair.html

Etude d’impact Environnementale de RABAS-PROTEC serait-elle manipulatoire ?

Une enquête publique est ouverte

https://www.loire-atlantique.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement/Procedures-administratives-commissions-et-consultations/Installations-classees-ICPE2/Installations-industrielles/SAS-RABAS-PROTEC-a-Saint-Nazaire

Le « primaire  » au chromate de strontium est bien cancérigène

https://www.loire-atlantique.gouv.fr/content/download/43183/286822/file/FDS-PEINTURE%20PRIMAIRE%20P60A%20BASE.PDF

le dossier de demande d’autorisation semble sérieux

https://www.loire-atlantique.gouv.fr/content/download/43188/286842/file/00-%20RABAS%20PROTEC-DAT%20v4%20du%2027052019.pdf

mais

l’étude d’impact environnementale ne serait-elle pas « manipulatoire »

https://www.loire-atlantique.gouv.fr/content/download/43189/286846/file/01-%20RABAS%20PROTEC%20-%20EIE%20v4%20du%2010052019.pdf

Concernant la pollution de l’air , page 34, elle prétend s’appuyer sur l’étude Air Pays de la Loire de 2017

Problème : elle souligne au sens propre deux lignes qui ne le sont pas dans le rapport officiel !! et passe sous silence les niveaux très élévés de chrome détectés dans le dernier tiers de la période d’observation.

Notez les lignes soulignées dans l’image ci-dessus qui ne le sont pas dans le doc officiel ci-dessous

Quand on regarde les graphes, il est clair qu’une attention particulière doit être portée sur les périodes P7 et P8 ou les concentrations sont très élevées et qui plus est sous-estimées   comme l’indique le rapport d’Air Pays de La Loire qui note l’existence de plusieurs sources.

Voir notre article https://pollution.ott.fr/2020/02/07/air_pl-etude-rabas-protec/

A noter aussi que la dite Étude n’a pas la rigueur de reprendre les recommandations d’Air Pays de Loire,