Catégorie : Industriels

Zone de Brais – Pedras .. zone de non-droit environnemental ?

Depuis un signalement de mars 2021 porté à la connaissance de la DREAL par une association locale, la police de l’environnement procède à des inspections des certaines entreprises de la zone d’activité de Brais.
Vu le nombre d’arrêtés préfectoraux, d’inspections, constatant des “écarts” avec la réglementation,

  • on peut dire qu’il était temps
  • on peut regretter qu’il n’y ait pas de sanction pécuniaire à la hauteur des enjeux sanitaires
  • on peut craindre que les pollutions silencieuses aient atteint les communes de Pornichet et la Baule (par vents de Nord-Est ) et Saint-Nazaire- Immaculée (par vents d’Ouest)
  • enfin on se demande si la DREAL dispose des effectifs dédiés et en quantité suffisante pour la CARENE au regard des nombreuses industries à risques !

 

Le 4 mars 2021 , le sous-préfet de Saint-Nazaire a pris un arrêté concernant la société SUEZ RV OSIS Ouest, sise au 9 rue Denis Papin car cette société ne dispose pas de l’autorisation requise pour l’activité de transit et de regroupement de déchets hydrocarburés.
Le risque d’explosion du ciel gazeux dans une cuve de stockage existe selon le sous-préfet.

Au vu de l’état de la cuve on peut penser que l’activité existe sans autorisation depuis un certain temps !

On est cependant étonné que l’arrêté donne 3 mois à la société pour décider si elle arrête son activité ou non, 6 mois si elle l’arrête et 9 mois pour déposer un dossier si elle souhaite s’orienter vers une demande d’autorisation.

Un avocat breton disait : “C’est comme si vous étiez contrôlé sur l’autoroute sans permis de conduire et qu’au lieu de vous sanctionner, on vous demandait de passer le permis dans un an”.

fin Mars 2021 : l’entreprise CAR CASSE  émet d’importantes fumées noires . Après enquête, un employé utilisait un tractopelle à l’échappement défaillant selon le responsable !

Cliquer pour agrandir et bien voir les fumées

M.à J. :   7 mars 2023 : un arrêté préfectoral autorise CARCASSE  à être officiellement (et non plus illicitement ?) un centre de dépollution de Véhicules Hors d’Usage (VHU).

La société ESPACE, sous-traitant d’AIRBUS utilise des produits anti-corrosion à base de Chrome Hexavalent (cancérigène reconnu) théoriquement interdits sauf dérogation. De facto elle relâche dans l’atmosphère des poussières contenant de nombreuses particules métalliques dangereuses ainsi que des Composés organiques Volatils (COV) comme le Toluène, le n-hexane et le cyclohexane.

L’examen du site REACH de la Commission européenne indique que la société a déposé 2 demandes de dérogation :Problème :  il semble qu’au vu de la composition des produits qui y seraient utilisés, comme l’Alodine 1200 et l’Alodine 1132 et qui contiennent du trioxyde de chrome et du dichromium tris(chromate) , ce n’est pas deux mais quatre demandes qui auraient du être faites.
A ce jour, la DREAL a demandé des mesures sur les émissions en 2021, mais n’a pas encore réagi sur le non-respect de la réglementation européenne REACH.

 

Ouest Coating 

Il y a quelques années cette société, spécialisée dans le traitement de surfaces métalliques s’était faite remarquée par le bruit causé par ses activités. 
Au vu de certaines mesures d’émissions de particules métalliques, des cabines de projection thermique relâcheraient 45 kg de chrome par an ! D’autres mesures donnent 250 fois moins !!.
Manifestement, là aussi , des investigations approfondies sur les pollutions émises sont à poursuivre.

 

SIMRA   22 juin 2022

On découvre dans un arrêté préfectoral que cette société qui avait annoncé la cessation de son activité rue de Fondeline à Saint-Nazaire, les avait en fait transférées dans les locaux de FAMAT dans la zone de Brais. En catimini, sans rien dire, sans autorisation !!

et que des délais lui sont généreusement accordés   

On ne peut que s’étonner de l’absence de sanction, de pénalité financière alors que les activités de SIMRA sont également émettrices de nombreux polluants dangereux (métaux, composés organiques volatils) .

 

WELDX  Par l’arrêté préfectoral du 2022 08 11 – WELDX Saint Nazaire APMD, on découvre sur Géorisques que la Zone de Brais comporte un site “Seveso bas” de plus !

En catimini, sans information du public, des communes voisines !
Il faut dire que l’entreprise stocke sans autorisation environ 10 tonnes de produits très dangereux, à base d’acide fluorhydrique, d’acide nitrique, ou d’acide phosphorique.
Ces produits servant au décapage des métaux avant / après le soudage peuvent avoir des impacts sur l’environnement (émissions dans les airs, et dans les eaux).

Qui plus est, le site ne dispose pas des moyens appropriés en cas d’incendie.
C’est d’autant plus grave que le site est à 50m de SIKKENS, entreprise de distribution de peintures !

La seule bonne nouvelle  : moins de 10 jours  après l’inspection, l’arrêté préfectoral prescrit le déstockage avant le 3 septembre. Pour une fois il n’y a pas un délai de plusieurs mois pour régulariser.
Mais là encore aucune sanction pour non respect de la réglementation, avec mise en danger d’autrui.

Le rapport d’inspection ne mentionne pas pourquoi ou plutôt pour qui, WELDX  stocke-t-il ces tonnes de pâtes de décapage dangereuses.
Au vu d’un rapport d’inspection de 2004 on peut penser qu’il s’agit de FAMAT, situé à moins de 300m.
FAMAT est connu pour des pollutions (anciennes mais persistantes) des eaux souterraines et sans doute de l’air par des produits chlorés comme le trichloréthylène.

En effet, dans ce rapport il est mentionné des activités de décapage de métaux en acier inox et l’usage et stockage en petite quantité de ces dangereux acides :

Nous laisserons la DREAL poursuivre ses investigations et déterminer si cette entreprise a confié à WELDX le  stockage de ces produits dangereux pour ne pas avoir à les déclarer elle-même, ce qui aurait sans doute attribuer le label “Seveso” à FAMAT et donc attirer l’attention de la DREAL..

=> il y a urgence à ce que la DREAL  renforce ses contrôles pour

  • que cette zone ne devienne pas une zone de non-droit environnemental,
  • que les industriels commencent à penser qu’il y a une réglementation
  • que les populations avoisinantes de Saint-Nazaire, Pornichet, La Baule ne soient pas soumises aux pratiques et de pollutions dangereuses de quelques entreprises peu respectueuses de la réglementation !

Maj .. fin 2022 et 2023 ..
les inspections continuent (Merci à la DREAL)..
et on découvre toujours l’irrespect de la réglementation !

Chantiers de l’Atlantique Inspection du 25 novembre 2022.

La situation administrative n’est pas à jour : le nom de STX est toujours utilisé.
Beaucoup plus grave, la présence “surprise” d’une substance cancérigène dans des produits   utilisés  jusqu’en 2021, malgré la promesse de ne pas en utiliser !!

Constats : Le plan de gestion de solvants (PGS) 2021 du site a été transmis à l’inspection des
installations classées par courrier du 30/03/2022.
Dans ce document, l’exploitant s’est engagé en l’absence d’utilisation de substances annexes XIV
et XVII REACH, de substances visées aux annexes III et IV de l’arrêté du 2 février 1998 et de COV à
mentions de danger spécifiques (CMR).
Pour vérifier ce point, l’inspectrice a eu accès au tableau des produits du site de Brais, issu de
l’outil informatique également utilisé sur le site principal des Chantiers de l’Atlantique. A noter
qu’un point a été fait sur ce même sujet lors de l’inspection du site principal du 10/11/2022. Il y
avait été identifié l’éthylènediamine, substance candidate ; celle-ci n’est pas identifiée sur le site
de Brais. Six produits contenant trois substances visées par l’annexe IV de l’arrêté du 2 février
1998 ont également été identifiés sur le site principal. Sur le site de Brais, une seule de ces
références apparaît dans le tableau de suivi, mais elle a été substituée depuis fin 2021.
Le tableau précité identifie également les substances CMR ; plusieurs références ont des mentions
de danger associées, mais ces produits n’ont pas été utilisés cette année ou déjà été substitués.
Etant identifiés en tant que CMR, l’exploitant a indiqué qu’ils ne seront pas ré-introduits sur le
site.

Brais décapage   Inspection 16 décembre 2022  –   Situation irrégulière 

Constats : Au cours de la visite d’inspection du site BRAIS DECAPAGE du 16/12/22, il a été constaté
que l’exploitant exerce une activité de traitement de surfaces relevant de la rubrique 2565 de la
nomenclature des installations classées sans que cette activité n’ait fait l’objet d’un enregistrement
préalable, le volume des bains de traitement étant de 5459 litres pour un seuil d’enregistrement à
1500 litres. Cette activité doit donc être régularisée par le dépôt d’un dossier d’enregistrement (et
respecter les prescriptions de l’arrêté ministériel du 09/04/19) ou arrêtée (dans ce cas, il conviendra
de respecter les prescriptions du Code de l’Environnement relatives à la cessation d’activité
d’installations classées soumises à enregistrement).
Par ailleurs, un doute subsiste quant à l’éventuel classement de l’activité de sablage au titre de la
rubrique 2575 de la nomenclature. En effet, à l’issue de la visite, l’exploitant a transmis à
l’inspection des installations classées le certificat de conformité du type de compresseur sur
remorque qu’il utilise pour les cessions de sablage. Celui-ci fait état d’une puissance < à 350 kW donc il est potentiellement classé au titre de la rubrique 2575 (seuil de déclaration à partir de 20 kW). Il
est donc attendu que l’exploitant se positionne par rapport au classement de son site au titre de la
rubrique 2575 et, si le classement est avéré, par rapport aux prescriptions de l’arrêté ministériel du
30/06/97.

Ouest Sablage   Mise en demeure du 22 février 2023    Situation irrégulière

Situation irrégulière alors qu’il y a traitement de surfaces avec des produits dangereux cf Inspection

Lydal   défauts dans la situation administrative

L’inspection de 2023 constate de nouveau des irrégularités  dans la situation administrative malgré des avertissements donnés en 2019.

Observations : L’exploitant doit déposer dans les meilleurs délais un dossier de porter à
connaissance du préfet pour régularisation des nouvelles activités faisant intervenir des matières
plastiques, avec l’ensemble des éléments d’appréciation nécessaires, et dans lequel il doit statuer
sur la situation administrative des installations vis-à-vis des rubriques n°2661 et 2662 de la
nomenclature des ICPE, en considérant les hausses d’activités projetées et les capacités maximales
journalières d’activité.

Type de suites proposées : Avec suites
Proposition de suites : Mise en demeure, respect de prescription

Ne pas avoir de groupe électrogène quand on s’appelle TOTAL Energies

Le rapport de l’inspection réalisée le 11 mars par la DREAL suite à ” l’incident électrique ” (coup de pelleteuse là où il ne fallait pas) du 8 mars dans la raffinerie de Donges a été enfin publié sur Géorisques , trois mois après.

On y découvre que la 2eme raffinerie de France ne disposait pas de groupes électrogènes pour garantir le fonctionnement de sa “salle de contrôle BPN contenant le cœur du système” en cas d’incident/panne/coupure électrique !
Ce n’est pourtant pas le carburant qui manquerait sur place pour le faire fonctionner !
Lors de la coupure électrique accidentelle, les batteries n’ont tenu qu’environ 3 heures et les trois salles de contrôles sont tombées dans le “noir” vers 15h.

Privé de remontée d’information, des rondes ont été organisées pour surveiller des points particuliers. Des “balises de détection” ont “été mises en place pour pallier l’absence de fonctionnement de certains détecteurs de gaz”.

Peut-on réellement imaginer piloter une raffinerie dans le noir ?
Heureusement qu’elle était à l’arrêt !

Imaginons une seconde qu’elle ne soit pas “en grand arrêt”  et qu’un incendie comme celui qui s’est déclaré le 28 mai 2022 se produise alors que les centres de contrôles n’ont plus les alarmes et les  remontées d’information des unités techniques et qu’ils n’ont pas non plus la totalité des moyens d’action habituels.
A quelle catastrophe, aurions-nous été confrontés ?!

Heureusement, un groupe électrogène lié à des travaux a pu être réquisitionné pour rétablir dans la soirée l’alimentation électrique d’une salle.

Revenons à la question première.
Pourquoi les salles de contrôles ne disposaient pas de dispositifs de secours électriques à la hauteur des risques? 
Imagine-t-on un hôpital sans groupe électrogène pour ses salles d’opération ?
Le bon sens voudrait qu’il en soit de même pour le cœur du système de pilotage d’une raffinerie.

L’article 9.4.2 de l’arrêté préfectoral traite des moyens de secours électriques en cas de perte électrique selon la page  4  du rapport d’inspection. L’industriel doit mettre en œuvre des mesures de maîtrise de risques (MMR) ayant une “cinétique de mise en œuvre en adéquation avec celle des événements à maitriser”…..

 

 

 

 

 

 

 

Une lecture attentive de l’arrêté ne nous a pas permis de trouver la MMR relative à la continuité de service des salles de contrôles. Peut-être a-t-elle été classée “Informations sensibles – Non communicable au public” comme de nombreuses études de danger (EDD)?

La page 12 du rapport d’inspection n’est pas très claire sur ce sujet.

Pour la crédibilité des études de dangers et de la réelle prise en compte des risques, il importe que l’Industriel et la DREAL précisent ce qui était formellement prévu,
et
si rien n’était prévu face au risque de perte prolongée de l’alimentation des salles de contrôle, des explications devraient être données.

Quoi qu’il en soit des mesures correctives immédiates devraient être imposées.

Trois mois après… Qu’est ce qu’on attend .. ? les coupures de courant probables de cet hiver ?


Maj  02/07/2022 ;  Lors du Dialogue Riverain : selon des sources présentes, Total aurait dit
“je préfère acheter une éolienne plutôt qu’un groupe électrogène”  !

__________________________________________________________________________________

MAJ 09/07/2022  : incident à Feyzin (69) lié à une “coupure électrique” .. 

cf https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/rhone-un-panache-de-fumee-noire-recrache-par-la-raffinerie-de-feyzin-total-rassure-les-riverains-2578856.html
Redondance d’alimentation ET secours sont des éléments de base de la gestion de la continuité  ..
Il sera intéressant de savoir si la situation de Feyzin, est la même qu’à Donges, au regard des groupes électrogènes.

 

 

 

 

 

 

 

YARA – expertise – délai de 3 mois

Le 19 janvier 2022, plus d’un mois et demi après la visite d’une inspectrice, le Préfet ,
dans son  Arrêté 2022-ICPE-014 APC , accordait un délai de 3 mois pour qu’une expertise soit réalisée pour statuer sur le niveau de sécurité de certaines installations qui sont exploitées par YARA à des températures dépassant la valeur maximale admissible de 400° C.

Le rapport a-t-il été fourni dans les conditions prescrites ?

Trois mois durant lesquels, le risque d’accident était présent, pouvant impacter gravement, l’établissement, les employés , les sites industriels voisins dont ELENGY et ses milliards de mètres cubes de gaz et les habitants de la CARENE. 

Trois mois d’angoisse légitime pour la population quand on lit dans l’arrêté  qu’il y a des risques importants de perte de confinement et des fluides toxiques :

Le jour J + 3 mois est arrivé  !

Mr le Préfet va-t-il diffuser le rapport – qui doit  être “sans équivoque”, “d’une formulation claire”  !

Y-a-t-il eu mise en danger de façon certaine, probable  ?

Va-t-on rester dans un flou, dans une zone de risque inacceptable, jusqu’à ce que cela “pète” ?

PS. : un grand merci à l’Inspectrice de la DREAL qui a fait le job lors de sa visite du 02/12/2021.

 

Quand le vent va de YARA à la Camée

Ce matin, si on voulait sentir les poussières de YARA,
il suffisait d’aller à la Camée (vents de 150-160 degrés) : 

Données Infoclimat (vents) , Air Pays de la Loire (mesures)

Rappel la reco OMS  pour les PM2.5 ,
Moyenne annuelle  c’est 5 µg/m3
et pas plus de 3-4 journées par an à 15µg/m3

Source https://www.airpl.org/air-exterieur/reglementation

et en plus cela peut “péter” .. 
cf le non respect des températures limites des appareils vieillissants et dégradés
source arrêté préfectoral

Fumées de Soudage – Particules métalliques

Fumées de soudage
mais aussi brasage, gougeage, oxycoupage, projection thermique, rechargement 

 

L’ANSES est en train d’ajouter les fumées de soudage à la liste des substances, mélanges et
procédés cancérogènes  (au sens du code du travail / arrêté du 03 mai 2021 modifiant l’arrêté du 26 octobre 2020)

Une consultation publique a été lancée en 2021 sur la base d’un Rapport d’Expertise Collective de 102 pages dont la conclusion provisoire est déjà claire : 

Le document définitif est publié début avril et confirme .. cf page 9 à 11

VSR2017SA0237Ra-2 fumées de soudage cancérogènes

le rapport recommande la réalisation d’enquêtes épidémiologiques sur le risque de cancers lié à l’exposition aux fumées de soudage et pas seulement chez les professionnels du soudage

______________

Les fumées de soudage contiennent des particules Ultrafines 

INRS

Aucune publication de mesures environnementales de particules ultrafines à Saint-Nazaire n’a été faite par Air Pays de la Loire.

______________

La réglementation privilégie le rejet rapide dans l’atmosphère des fumées après aspiration

De plus de nombreuses entreprises œuvrent dans des locaux “ouverts”.

Et pourtant, aucune communication de mesures au “droit” des sites industriels n’a été faite alors que des mesures d’ambiance sont prévues par la réglementation.

L’État n’a pas prescrit de plan de surveillance environnementale aux “Chantiers de l’Atlantique” pour apprécier l’impact sur l’air ambiant  – hors atelier, lieux de pause, bureaux, entreprises voisines et habitations- alors que c’est le cas de TOTAL, YARA et STELIA.

______________

L’évaluation des Risques Sanitaires (ERS) des Chantiers de l’Atlantique de mars 2019 sous-estime les quantités des particules métalliques émises

Seuls les rejets canalisés (cheminées) sont pris en compte pour les émissions de particules métalliques. Les rejets diffus sont “oubliés” explicitement.

La page 12/73 mentionne qu’il n’est pas possible de calculer les rejets diffus particulaires.
       Or en première approche, il aurait été facile de considérer un calcul basé sur un pro rata des émissions de COV diffuses / émissions de COV canalisées.
     

Les mots “fumées” et “soudage” n’apparaissent jamais dans l’étude ERS.
C’est plus que curieux !
La DREAL avait demandé cette mise à jour de l’ERS pour tenir compte des COV et des rejets particulaires. Les Chantiers ne peuvent ignorer la dangerosité des fumées de soudage, au regard des dépenses réalisées pour la réduction des expositions professionnelles.

A  noter qu’il existe des approches/modèles pour calculer les émissions de fumées de soudage en fonction des apports et des techniques . Elles ont même fait l’objet de présentations (cf. celle de Mr BONTHOUX ) lors de la Journée sur les expositions aux fumées de soudage, Paris, 16 juin 2015,
organisée par l’INRS,  journée dans laquelle intervenait une personne de STX.

______________

Rappelons la typologie des cancers masculins dans la CARENE :

Santé publique France pourra certainement s’appuyer dans ses travaux de recherche de causalité et de corrélation sur l’étude ANSES-RN3VP de 2018 et sur le document de l’ANSES cité ci-dessus -lorsqu’il sera finalisé- qui mentionnent la quasi-totalité des cancers Nazairiens.

______________

L’absence d’informations sur les émissions de fumées de soudage, leur non prise en compte dans les Évaluations des Risques Sanitaires, l’absence de mesures environnementales des concentrations de particules métalliques dans l’air ambiant, sont-ils les signes d’une volonté de dissimuler une réalité ? un danger  connu depuis des années ?

Gageons qu’il s’agit d’un regrettable oubli. L’état et les filières se doivent de rattraper le retard et de

  • recenser EXHAUSTIVEMENT les entreprises utilisant des techniques de
    “soudage , brasage, gougeage, oxycoupage, projection thermique, rechargement”
  • quantifier leurs émissions en fonction des volumes d’activités et des procédés utilisés et les intégrer dans les phases 1 et 2 de l’étude de zone

et au vu de l’absence de mesures (les dernières datent de 2003 à République !)
sans attendre la phase 3 de l’étude de zone

  • mettre en place – cf. recommandations ANSES-  une “surveillance métrologique atmosphérique” des fumées métalliques pour apprécier l’exposition des populations à proximité des entreprises concernées,

Rappelons que ces entreprise sont présentes aux quatre coins de la CARENE et que les habitations sont souvent à quelques centaines de mètres.
Des mesures permanentes de Particules UltraFines et des Métaux -dont le Chrome VI-  sont indispensables de BRAIS à DONGES .

La fierté de Saint-Nazaire, c’est la construction navale et aéronautique,
L’honneur – responsabilité sociétale – de ces industries doit les conduire à prendre les MESURES  pour connaitre et réduire leurs émissions et les concentrations de polluants dans l’environnement qui peuvent impacter la santé de la population.

Chrome VI – prochain scandale sanitaire

Chrome VI – prochain scandale sanitaire

Un très intéressant article de “ça m’intéresse “ de 2016

Quelques extraits :

Pourquoi n’existe-t-il pas de norme spécifique pour le chrome VI ? « Parce que, jusqu’à
récemment, on savait mesurer le chrome total, mais pas le chrome VI en dessous de
100 μg/l.

Les seuls secteurs où les rejets de chrome VI sont réglementés
sont le traitement de surface (100 μg/l selon un arrêté de 2006) et les centrales à
béton (50 μg/l de chrome VI et 100 μg/l de chrome total selon un arrêté de 2011).

Il y a environ 2 000 centrales à béton en France réparties sur tout le territoire.

Si le chrome VI est si présent dans notre corps et dans notre environnement, c’est
aussi parce que ses propriétés sont recherchées par l’industrie, pour le chromage et le traitement de surface des pièces métalliques (aéronautique, etc.), le soudage, les peintures industrielles (coloration des matières plastiques, gilets fluo, émaux, etc.).

Sans tenir compte du soudage — secteur qui emploie 200 000 personnes
—, environ 100 000 travailleurs y seraient exposés quotidiennement, estime
Fabrice Leray, ingénieur conseil à la direction des risques professionnels à la Carsat
Pays de la Loire (caisse d’assurance retraite et de la santé au travail).

Là aussi, le problème n’est pas inconnu : en juillet 2014, après un
rapport de l’Anses de 2009 sur les expositions professionnelles
au chrome VI, un décret a réduit les valeurs limites d’exposition
de 50 à 1 μg/m3 d’air respiré. « Une baisse considérable», admet Fabrice Leray. « La valeur la plus sévère en Europe », s’insurge Denis Théry, délégué général de l’Union des
industries des technologies de surface. Pourtant, cette nouvelle valeur limite correspond
encore à un risque de 1 cancer supplémentaire dû à la substance pour 100 travailleurs
exposés*. Ce qui reste un risque élevé. « Et, comme c’est une substance à effet sans seuil,
l’objectif est toujours d’être au niveau le plus bas possible : ce n’est pas parce qu’on
est en dessous du microgramme qu’il n’y a pas de risque. » Pourquoi alors avoir retenu
ce chiffre de 1 μg/m3 ? « Parce qu’on ne sait pas mesurer le chrome VI avec suffisamment
de précision à un niveau plus bas », souligne Fabrice Leray. Encore ce problème
de mesurabilité.

Il serait intéressant de savoir combien de prélèvements d’atmosphère ont été réalisés dans les pays de la loire et notamment dans le bassin nazairien .. qui comporte quelques grandes entreprises et si les seuils sont respectés.

La réponse est-elle dans l’étude de Fabien LERAY, ci-dessus citée.

chrome vi, des expositions élevées et préoccupantes – CARSAT PdL 2015

Quelques extraits :

Afin de prévenir l’apparition d’effets cancérogènes chez les travailleurs, le ministère du Travail a suivi
les recommandations de l’Anses [3] et abaissé la VLEP 8h réglementaire contraignante à 1 μg/m3 et fixé une VLCT 15 min (valeur limite de court terme) à 5 μg/m3, ces dernières étant en vigueur  depuis le 1er juillet 2014 pour tous les composés du chrome VI.

Ces laboratoires ont visité au total 166 entreprises et effectué, dans 99 d’entre elles, des mesures des
composés du Cr VI dans l’air des lieux de travail. Les entreprises ayant fait l’objet de mesures durant
cette campagne appartiennent principalement (73 % des mesures réalisées) aux secteurs suivants:

  • chaudronnerie avec la mise en œuvre d’aciers inoxydables ;
  • chromage décor et chromage dur ;
  • peinture aéronautique avec l’application et le ponçage de peintures à base de chromates de
    strontium, de zinc, de baryum ;
  • fabrication de ciment avec une exposition possible due à la présence de Cr VI dans les clinkers ;•
  • fonderie.

Un zoom sur les entreprises nazairiennes – grandes et petites – serait intéressant; de même que la comparaison des mesures au poste de travail et des mesures d’atmosphères (intérieur et l’extérieur)