Étiquette : vents

Déontologie – représentativité d’une étude – rose des vents

Une étude d’Atmo-Sud sur les concentrations de COV commence son rapport avec l’examen des roses des vents durant les 15 prélèvements hebdomadaires avec la rose des vents annuelle.

 

Logique, mais malheureusement, cette bonne pratique est loin d’être de mise dans les différentes rapports produits dans le cadre des études environnementales dans notre département

Le visiteur  pourra comparer avec l’Interprétation de l’état des milieux réalisée par ARCADIS pour le plan de Surveillance de TOTAL : durée : une seule semaine et vent non représentatif dans l’article de mai 2020 avec la phrase
« la direction des vents relevée durant la période de prélèvement est donc partiellement représentative des conditions météorologiques rencontrées .., les vents étant plus fréquemment orientés vers les zones d’habitation »

 

ou le dernier rapport sur YARA où la station de mesures utilisée n’a été sous les vents de YARA que 6% du temps sur les 3 mois de mesures !

 

Concernant la durée des prélèvements, on peut noter ici 15 semaines de prélèvements, alors que les mesures financées par TOTAL à Donges sont limitées à 11 semaines.

Il est en effet important que la durée des mesures soit longue car pour le benzène, la référence (objectif de qualité  ou valeur limite ) est une moyenne annuelle !

Déontologie dans les études environnementales – STELIA

En 2017, STELIA Aérospace a fourni, via son prestataire  AECOM, une « Evaluation de l’impact sanitaire » qui comporte quelques curiosités au regard de la déontologie que la population est en droit d’espérer être respectée au regard des enjeux.

la page 18 indique bien:

« Les composés identifiés pour les émissions atmosphériques sont :

    •  les produits de combustion constitués essentiellement de NOX ;
    •  les poussières ;• le chrome (total et hexavalent) ;
    •  les COV,
    •  les composés acides, alcalins ainsi que l’acide fluorhydrique. »

 

Première curiosité

Les flux annuels de COV sont estimés,  page 20, à 284 537 kg, soit 284 tonnes !

A la page 31, le rapport STELIA – AECOM indique les polluants visibles dans l’atlas 2014 d’Air pays de la Loire. Le benzène qui est COV cancérogène est bien présent.

Que constate- t-on ?

Que seuls les NO2 et particules ont été retenus ?
et que seules les cartes afférentes sont présentées , avec des couleurs qui ne reflètent pas une situation « très pure » pour les particules PM10 et PM2.5.

Pourquoi avoir négligé de présenter la carte correspondant au Benzène, C6H6 , dangereux représentant des COV émis en très grande quantité ?

Parce que cela ferait une grosse tache 

et que l’on ne pourrait pas écrire , avec des concentrations estimées entre 2 et 3,5 µg/m3 qui dépassent la valeur-guide du benzène la conclusion :

Est-ce parce que le benzène n’est pas présent dans les COV émis ? Si c’est le cas, pourquoi ne pas l’avoir explicité ,  alors que la carte d’Air Pays de la Loire laisse bien penser que STELIA est émetteur (sans doute avec SIDES).

Deuxième curiosité

Comme souvent dans ces rapports, de nombreuses pages sont dédiées à la modélisation, à l’outil employé, reprenant souvent les mêmes éléments de langage , sans que ne soit jamais prouvé l’efficacité de ces modélisations. Le paragraphe « Bilan des incertitudes » ne donne aucun chiffre et souligne que les principales incertitudes sont liées à l’estimation des émissions atmosphériques !
Diable . c’est l’élément principal.

D’où l’intérêt de regarder les mesures de concentrations faites sur le terrain.

Le rapport présente une rose des vents issue de l’aérodrome de Montoir-de-Bretagne qui permet de bien voir les vents dominants :
« Beaucoup » dans le quart Sud-Ouest, puis le quart Nord-Est et enfin le quart Nord Ouest.

Première surprise   :

Les points de mesures relatifs au scénario d’exposition « résidentiel » ont été choisis au Nord-Ouest et au Nord du site.
Au vu de la rose des vents ci-dessus, on s’attendait à les voir plutôt au  Nord-Est de Stelia (vents dominants de Sud-Ouest) et au Sud-Ouest (vents de Nord-Est) en sus des habitations les plus proches.

Deuxième surprise  :
Les prélèvements ont été réalisés le 8 et 9 novembre 2016
soit  2 jours seulement alors que l’on traite d’un polluant cancérogène .

Troisième  surprise  :

le rapport affiche clairement que les points de prélèvements n’étaient pas sous influence :

Est-ce déontologiquement correct d’écrire ces phrases  au regard des conditions de prélèvements et la dangerosité du Chrome VI ?

Pourquoi ne pas avoir recommencé les prélèvements !? plutôt que les envoyer au labo
et de produire un rapport non représentatif.


Suis-je le seul à m’interroger sur de telles pratiques ?
L’état réalise-t-il  des inspections, des audits ?

Benzène dans les écoles de Pornichet en 2014

Suite de l’article précédent , après récupération des données de l’école « Les Ramiers » en sus de celles du « Pouligou »

  1. Au Pouligou, les concentrations de Benzène mesurées en novembre 2014 à l’extérieur sont 3 fois celles de juin 2014.
    Les vents lors des mesures de novembre étaient de Est-Nord-Est alors qu’en juin, il venaient de l’Ouest.

2)  Aux Ramiers, les concentrations de Benzène mesurées en novembre 2014 à l’extérieur sont 2,5 fois celles de juin 2014.
Les vents lors des mesures de novembre étaient de Est-Nord-Est alors qu’en juin, il venaient de l’Ouest.

 

La valeur guide de 2µg/m3 pour le Benzène n’a pas été dépassée sur cette semaine de mesure.

D’où venait le Benzène ?

il suffit de regarder la carte .!

Logique quand on sait qu’en 2017 à Méan Penhoët on a mesuré 2,68µg de Benzène !

La situation s’est-elle améliorée ou dégradée ?

Les mesures dans les écoles doivent être faites tous les 7 ans =>   2021 c’est maintenant !

 

Il serait logique de refaire des mesures sur une période plus longue (14 semaines) et dans la plupart des écoles de la CARENE pour pouvoir identifier les sources de ces émissions de Benzène (cancérogène notoire)

et

encore plus logique d’intégrer PORNICHET dans le périmètre de l' »étude de zone » de la CARENE  lancée par le sous-préfet le 9 mars dernier !

Quel taux de benzène dans les écoles de Pornichet ?

La qualité de l’air à Pornichet,
dans les écoles

Mr Michael NICOSIA a posé une question lors du conseil municipal du 14 avril 2021 à propos de la qualité de l’air à Pornichet et plus précisément sur les mesures réalisées dans les écoles.

La réponse a indiqué que des mesures avaient été faites en 2014 et étaient accessibles.

La mairie m’a communiqué le rapport des analyses de 2014 pour l’école du Pouligou : Pornichet Pouligou QAI 20140 final

Notons que la valeur-guide pour le Benzène était de 5µg/m3 en 2014, elle est maintenant de 2µg/m3. Durant les 2 campagnes de mesures, d’une semaine chacune, les valeurs mesurées restent sous ce seuil.
Cependant, le lecteur avisé relèvera au premier coup d’œil que les valeurs de la 2eme campagne sont 3 fois plus élevées que celles de la 1ère (à l’extérieur).

Une explication très plausible : la météo, plus précisément les vents et la pollution industrielle :

La première campagne s’est déroulée du 2 au 6 juin 2014.
Les vents durant cette période étaient principalement d’Ouest ou de Sud Ouest, comme on peut le voir  grâce au site Infoclimat

Complémentairement , la deuxième semaine de mesure a eu lieu du 24 au 28 novembre, avec des vents qui étaient plutôt du Nord-Est ou Est-Nord-Est  , cf Infoclimat :

De tels vents peuvent amener les polluants émis par la station d’épuration ou les zones industrielles historiques de Saint Nazaire (La zone de Brais est au Nord du Pouligou) .
Les industries travaillant les métaux, les plastiques, les peintures émettent souvent des Composés Organiques Volatils dont le Benzène cancérogène reconnu.

Cette influence industrielle, portée par les vents , doit être confirmée ou infirmée.
A court terme, deux actions possibles :

  •  que la commune de Pornichet soit intégrée dans le périmètre de l’étude de zone lancée par la DREAL tout récemment.
  • qu’une nouvelle campagne de mesures soient lancée .
    L’intervalle prévu est de 7 ans  selon la plaquette

 

Le document de l’école « Les RAMIERS » qui m’a été transmis par la Mairie est  « endommagé » .

A quand les mesures 2021  pour le Pouligou et Gambetta ?

 

 

 

 

 

 

 

Que faire quand votre air extérieur est sous influence industrielle

La communication des agences ATMO est fréquemment orientée vers la qualité de l’air intérieur, qui est souvent moins bonne que celle de l’air extérieur et recommande donc d’aérer.
Mais, pas besoin de sortir de l’ENA , pour comprendre que si l’air extérieur est pollué par une entreprise voisine par exemple, cette recommandation n’est pas satisfaisante !

Que faut-il faire quand votre air extérieur est sous influence industrielle ?

1) rappeler  par tous les moyens aux représentants de l’état, aux élus de vos collectivités qu’il est de leur mission de faire en sorte que l’environnement soit sain et n’obère pas votre santé.

2) répéter le point 1) jusqu’à ce que le préfet n’accorde plus de dérogation relative à la pollution ou à la sécurité des installations et que les collectivités aient œuvré pour mesurer les polluants y compris les polluants industriels non réglementés (COV, NH3, métaux, PM2.5) et pris des décisions pour réduire les émissions, si les concentrations dans l’air dépassent les recommandations de l’OMS.

En attendant, quelques conseils pratiques :

A) Situez vous sur la carte des « Installations Classées »  via le lien carte-des-installations-classees

exemple  Rue Vincent Auriol, Saint-Nazaire

B) Repérez les sites classés, les jaunes et les rouges sont les sites « Seveso », mais il est sage de considérer que les sites de couleur verte sont aussi à risque.

C) Découvrez les « vents »  de votre localisation par exemple via le site infoclimat

L’idée est de repérer les vents dominants.
En cherchant dans des Études Environnementales, vous devriez pouvoir trouver une « Rose de vents »


Un point de la courbe est associé à l’origine du vent.
Plus le point est éloigné du centre, plus le vent venant de cette direction est fréquent.
Dans cet exemple, les vents dominants sont globalement Ouest et Sud-Ouest   et  Nord-Est.

D) Comparez les directions des vents avec les directions de votre localisation vers les sites industriels potentiellement émetteurs de polluants dans l’air.

Dans notre exemple, notre localisation souffre par vents de Nord-Est des « effluves » de CARGILL, IDEA, STX, ..

E) Quand le vent vient d’une des directions industrielles, attendez pour aérer -et renouveler votre air intérieur- la fin de l’activité journalière de l’entreprise ou que le vent tourne.

F) Si la pollution est permanente, pensez à vous équiper d’un purificateur d’air
exemple la gamme Rowenta, c’est encore un peu cher mais plutôt efficace.

Donges – Total – Interprétation de l’état des milieux

L’évaluation de l’état des milieux et des risques sanitaires

la plaquette de l’Inéris 4 pages:  plaquette-guideers2013-v2-1377696229

Application au projet HORIZON de la raffinerie TOTAL à Donges.

Volet 3 – Annexe 11 – IEM air -16-002223-TOTAL DONGES-DIA-IEM-RPT-0001-C-commenté

 

Quelques extraits :

Des mesures sur une seule semaine

Un rappel que les vents dominants en moyenne sont Sud-Ouest et Nord-Est.

Des concentrations de Benzène proches du seuil de qualité et en augmentation

 

Pas d’enquête de voisinage pour identifier des sources de COV autres que les ICPE déclarés

Les vents durant la période ne sont pas représentatifs ni en force, ni en orientation

On admirera l’usage du mot « partiellement » à la place de « faiblement » !, tout en soulignant que d’habitude les vents sont orientés vers les habitations !!

En d’autres termes, avec des vents « classiquement orientés » le seuil de benzène pourrait être dépassé ..

D’où la nécessité de disposer de mesures en continu, toute l’année, pour qu’elles soient représentatives et crédibles.

C’est le cas pour les raffineries de Feyzin et Rouen ..

TOTAL pourrait s’enorgueillir à faire de même avec Air-Pays de Loire à DONGES