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Déchets de luxe des pas que beaux

Le rapport de la DREAL consécutif à l’inspection du 21/12/2023 relatif à la gestion des déchets des Chantiers de l’Atlantique vient d’être publié  sur Géorisques. Il révèle des carences graves et des émissions de polluants dangereux à partir des déchets pouvant être emportés par les vents vers la population et dans les eaux.

Des déchets qui seraient déclarés traités par des sociétés non dûment autorisées comme par exemple dans la zone de Brais !

Photos à l’appui, des particules métalliques dangereuses présentes dans les déchets peuvent aisément être emportées par les vents ou par les eaux de pluie.
Les constats sont dramatiques !
Comment peut-on croire que les déchets seront « bien traités » si personne n’est en mesure d’en qualifier ni la nature ni la dangerosité  !


Il y a 2 jours, le sous-préfet signait un arrêté de prescriptions complémentaires .
mentionnant la gestion des déchets mais sans expliciter les carences que ce rapport d’inspection dévoile.

Les mesures prescrites sont clairement insuffisantes au regard des constats:
Ce n’est pas pendant 14% de l’année qu’il faut faire des mesures, mais tous les jours !
C’est l’ensemble des Composés organiques volatils  les COVs, (solvants, peintures) dangereux dont les BTEX qui doivent être mesurés en continu !
Au vu des poussières  qui trainent , ce sont tous les métaux lourds dont Arsenic, Cadmium, Nickel, Chrome, Chrome VI, .. qui doivent être mesurés , et au moins 6 mois par an.

Enfin, les fumées de soudages, contenant des poussières ultrafines (les PUF) cancérogènes , doivent être mesurées au moins 2 mois par an.  

Les grands émetteurs de polluants impactant la santé des habitants de Saint-Nazaire doivent mettre en place dès 2024 un vrai plan de surveillance environnementale pérenne

Les Chantiers, enfin ciblés par la DREAL

Le nouveau sous-préfet de Saint-Nazaire vient de prendre un arrêté de prescriptions complémentaires concernant les Chantiers de l’Atlantique.
Il était temps au regard des quantités de polluants émises par les activités de peinture, soudure et de la surmortalité prématurée (42% pour les hommes) qui sont malheureusement toujours en hausse.

Concernant la pollution des eaux souterraines, de récents rapports prouvent la présence d’hydrocarbures et de métaux lourds dans le « triangle des Chantiers » .
L’Arsenic est très présent en différents points des Chantiers, parfois à des niveaux supérieurs à ceux trouvés dans les puits privés de Méan Penhoët !Plus loin sur l’emplacement de l’ancienne station de déballastage du GPMNSN ( actuellement zone éoliennes ) 3 piézomètres suivent la pollution résiduelle avec la aussi de l’arsenic (dans des quantités moindres mais supérieures au seuil relatif à l’eau potable.

Revenons à l’arrêté préfectoral.

Ouest-France en parle  : Santé : les Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire devront être plus vigilants 
https://www.ouest-france.fr/environnement/sante-les-chantiers-de-latlantique-de-saint-nazaire-devront-etre-plus-vigilants-ed5e2124-cf36-11ee-ae65-ae2b32b20025 

A première vue, l’arrêté du 19/02/2024  ouvre la porte d’une plus grande surveillance des Composés Organiques Volatils (COVs issus des solvants et peintures) y compris ceux émis par les activités des « Bords » et des « stations électriques »  et des fumées de soudage.

Malheureusement, le nombre de mesures et la durée des mesures (à minima 8 semaines par an , 14% ?! )  apparaissent comme bien trop petits pour avoir des informations représentatives des expositions subies par les habitants de la CARENE en fonction des différents vents dominants.

Espérons que les Chantiers, fierté des nazariens, leur feront l’honneur de considérer leur santé à un plus haut niveau et décideront de mettre en place des mesures en continu des COV,  des mesures de particules Ultrafines (soudage) sur 2 mois et  pour les métaux sur 6 mois ..
cf https://pollution.ott.fr/besoin-de-mesures-perennes/

Enfin, il importe que la DREAL impose aussi aux autres industriels de contribuer à un plan de surveillance environnementale global et  mutualisé  :  

Du bon sens et de la Santé pour Saint-Nazaire.

Chantiers de l’Atlantique – Pollution détectée en juin 2022 – révélée en mars 2023

Pollution « souterraine » avec des métaux lourds, des BTEX, du naphtalène .. en toute discrétion !

L’arrêté préfectoral du 16 mars 2023 révèle  très tardivement qu’une importante pollution des sols et des eaux souterraines a été constatée au premier semestre 2022 à l’occasion du projet « Pole Sud intégré ».

L’article L.511-1 du code de l’environnement est cité, c-a-d que les pollutions concernent aussi lextérieur du site car elles peuvent « présenter des dangers ou des inconvénients soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publiques, soit pour l’agriculture, soit pour la protection de la nature, de l’environnement et des paysages,.. »

A noter que les études environnementales décrites dans le rapport PR.44EN.21.0084 de juin 2022, n’ont pas été apportées aux travaux de l’étude de zone durant l’année 2022.
Surprenant ? Inquiétant ?

A ce jour de mi mars,  le rapport d’inspection du 17 février 2023 n’a pas été publié, ce qui pourrait-être considéré comme « normal », un délai d’un mois étant habituel, mais vu les impacts hors du site, une information aurait été la bienvenue, d’autant qu’une analyse de risque aurait été faite ! 
=> y aurait il une transparence à retardement – 9 mois après les faits !
Maj 16 avril : 30 jours après l’arrêté citant le rapport d’inspection, celui-ci devrait normalement être disponible sur Géorisques.
A suivre ..ci-dessous 01/06/2023…

Cela fait suite au constat révélé dans la précédente inspection de certaines lacunes dans la connaissance des émissions de polluants et de l’utilisation de produits contenant des substances dangereuses par les Chantiers de l’Atlantique. (cf. l’ article chantiers-de-latlantique-zone-de-brais).

Pour la crédibilité des Chantiers et de l’État quant à leur volonté de réduire la pollution industrielle, il importe de changer de braquet et de mettre en place un Plan de Surveillance Environnemental permanent, financé par les industries émettrices, qui mesure en continu, les polluants dangereux – COV ( BTEX comme Benzène, l’Hexane), les métaux, les particules ultrafines – dans différents points de l’agglomération.
La CARENE comporte de nombreux émetteurs comme on peut le voir sur la carte interactive.

Exemple possible d’implantation  :  proposition-de-mesures

Mise à jour : 05 avril 2023

La pollution des eaux souterraines sur ce terrain est avéré/confirmé par cet arrêté du 16 mars 2023 et le sera certainement via les documents cités qui ont été demandés à la DREAL.

Ce jour le rapport FONDASOL de juin 2022 a été communiqué.

On y trouve la pollution des sols avec plus de 5000 m3 de terres  et celle
des eaux souterraines avec des hydrocarbures, des COV, des métaux dont l’Arsenic:

Le schéma conceptuel présente bien des risques d’exposition en dehors du site (p27) via les eaux souterraines et la pêche :
Le risque que cela touche des zones hors site n’est pas écarté, c’est probablement pour cela que la référence à l’article L.511-1 du code de l’environnement a été faite dans l’arrêté préfectoral.

Un recensement des points d’eau a été fait  (cf page 47) et curieusement, la recherche des puits privés a été « effectuée en restant sur les voies publiques » (sic)  .
On comprend aisément pourquoi elle a été infructueuse !!

D’aucuns diront que, les pollutions des eaux souterraines de ce lieu vont plutôt aller vers la Loire .. et donc vers les plages (Saint-Nazaire, voire même Pornichet, La Baule  via les courants locaux).
=> il serait donc judicieux de procéder à des analyses chimiques sur ces plages et pas seulement des analyses bactériologiques.

D’aucuns diront que les marées peuvent pousser les eaux souterraines plus en amont  et donc contaminer les nappes dans lesquels les nombreux puits privés de l’agglomération permettent l’arrosage de jardins.  Là encore, aucune mesure de puits privés n’a été organisée par les services de l’état (GPMNSN, ARS, etc .. ) pour infirmer ou confirmer le risque sur la population voisine

=> il serait donc judicieux de procéder à des analyses chimiques (HAP, PCB, Hydrocarbures, métaux) sur une quinzaine de puits privés de Saint-Marc à Donges, en passant par Petit Maroc, Ville-Port, Penhoët, Méan , Gron.

Mise à jour : 01/06/2023

Après quelques échanges avec la DREAL, il ressort une subtilité de langage, à savoir que ce « Rapport de l’Inspection du 17 février 2023 » n’est pas un « rapport d’inspection » et donc cela justifie qu’il n’ait pas été déposé dans Géorisques. Au delà du langage, on peut s’étonner qu’il n’y ait pas eu d’inspection formelle, comme c’est souvent le cas après le constat d’une pollution (cf. TOTAL).
Cela étant dit, ce rapport une fois anonymisé a été communiqué par la DREAL. Merci.

Il confirme la pollution des sols et eaux souterraines, mais ne retient pas l’idée d’une voie d’exposition hors site (peut-être car FONDASOL n’a pas cherché/trouvé de puits privés), tout en demandant à l’exploitant de compléter son analyse :

Malgré cette phrase,
l’arrêté préfectoral  « n’a pas demandé d’investigations hors site à l’exploitant »
(source DREAL)

Le principe de précaution n’a pas été appliqué !
L’État a préféré ne pas chercher à savoir … si la population était  impactée.

Pas de mesures  => pas d’infos => pas de problèmes  … 
sauf que
les habitants arrosent leurs jardins et il y a 28% de surmortalité prématurée dans la CARENE.

La responsabilité sociétale et environnementale des Chantiers et d’AIRBUS Atlantic, fiers et contents d’être à Saint-Nazaire,  devrait les inciter à mettre en place des Plans de Surveillance  Environnementale dignes de leurs ambitions mesurant  COV, Particules Ultrafines, Métaux lourds dont Cr(vi), Arsenic, Nickel, Cadmium, etc..   dans l’Air & les Eaux en différents points de l’agglo,  sans attendre qu’un préfet ou un ministre respectueux de l’article 1er de la Charte de l’Environnement leur impose.

 

Mesures de benzène dans les écoles de DONGES

Après quatre courriers adressés à la Mairie restés sans réponse,
grâce à la ténacité des élus de « Mieux vivre à Donges », une personne de bonne volonté des services a retrouvé des mesures de 2019.

Les vents lors de mesures
vents 2019

Les deux semaines de mesures ont connu des vents du quart Nord-Est.
La rose de vents centrale pluriannuelle montre que ces vents sont présents seulement 30% de l’année.

Comme les principales sources émettrices de Benzène sont situées au Sud et à l’Ouest des écoles, on devrait s’attendre à des résultats « favorables » pour la santé.

En regardant dans les archives, on découvre une grosse bévue de planification de la première semaine de mesures, qui annihile sa représentativité :
« La moitié de la raffinerie sera à l’arrêt du 13 mai au 15 juin 2019 pour une grande opération de maintenance.  L’occasion aussi pour Total de remplacer certains équipements».

Les résultats des mesures

Analyses :

Semaine d’été  du 13 mai 2019, vents de Nord-Nord-Est :

  • Les concentrations mesurées sont plutôt faibles pour l’agglomération : 0,4µg/m3,
    conséquence des vents Nord-Nord-Est et de l’absence de sources d’émissions dans cette direction.

Semaine d’hiver, les vents de Nord-Est-Est :

  • La concentration moyenne des mesures  de la Pommeraye : 1,11 µg/m est supérieure aux valeurs des écoles de Montoir de Bretagne qui sont en général de 0,9 à 1 µg/m3
  • La concentration moyenne  de 1,40 µg/m3  pour le centre Donges est très supérieure à ce que l’on constate à Montoir de Bretagne ou Trignac ! 
    • Le trafic de la N171, la densité de population, la proximité de la raffinerie pourraient contribuer à la différence avec La Pommeraye, mais des sources intérieures sont à rechercher également car les mesures à l’extérieur sont moindres.

En résumé :

Peu représentatif car les écoles n’ont pas été sous les vents des sources industrielles émettrices : stockages Ouest et unités de fabrication.

    • Les bons chiffres d’été (mai 2019) sont à relativiser à cause des vents de Nord-Nord-Est  et peut-être à cause de l’arrêt de la moitié de la raffinerie.
    • les chiffres d’hiver plutôt élevés, malgré les vents de Nord-Est-Est ne sont pas rassurants.

Le bon sens :

  • Vu les 947000kg de Composés Organiques Volatils (COV) émis par TOTAL en 2019,
  • Vu la proximité des stockages à l’Ouest, des installations de production au Sud,
  • Vu les vents dominants d’Ouest et Sud-Ouest,
    la seule façon d’avoir une information fiable et comparable aux seuils annuels est de procéder à des mesures en continu  tout au long de l’année des polluants dangereux émis.

 

P.S. : un manque de rigueur certain dans la compréhension des enjeux quand on lit dans le document qu’il n’y a pas d’industrie dans un rayon d’1 km et pas de stockage d’hydrocarbures !

Que faire quand votre air extérieur est sous influence industrielle

La communication des agences ATMO est fréquemment orientée vers la qualité de l’air intérieur, qui est souvent moins bonne que celle de l’air extérieur et recommande donc d’aérer.
Mais, pas besoin de sortir de l’ENA , pour comprendre que si l’air extérieur est pollué par une entreprise voisine par exemple, cette recommandation n’est pas satisfaisante !

Que faut-il faire quand votre air extérieur est sous influence industrielle ?

1) rappeler  par tous les moyens aux représentants de l’état, aux élus de vos collectivités qu’il est de leur mission de faire en sorte que l’environnement soit sain et n’obère pas votre santé.

2) répéter le point 1) jusqu’à ce que le préfet n’accorde plus de dérogation relative à la pollution ou à la sécurité des installations et que les collectivités aient œuvré pour mesurer les polluants y compris les polluants industriels non réglementés (COV, NH3, métaux, PM2.5) et pris des décisions pour réduire les émissions, si les concentrations dans l’air dépassent les recommandations de l’OMS.

En attendant, quelques conseils pratiques :

A) Situez vous sur la carte des « Installations Classées »  via le lien carte-des-installations-classees

exemple  Rue Vincent Auriol, Saint-Nazaire

B) Repérez les sites classés, les jaunes et les rouges sont les sites « Seveso », mais il est sage de considérer que les sites de couleur verte sont aussi à risque.

C) Découvrez les « vents »  de votre localisation par exemple via le site infoclimat

L’idée est de repérer les vents dominants.
En cherchant dans des Études Environnementales, vous devriez pouvoir trouver une « Rose de vents »


Un point de la courbe est associé à l’origine du vent.
Plus le point est éloigné du centre, plus le vent venant de cette direction est fréquent.
Dans cet exemple, les vents dominants sont globalement Ouest et Sud-Ouest   et  Nord-Est.

D) Comparez les directions des vents avec les directions de votre localisation vers les sites industriels potentiellement émetteurs de polluants dans l’air.

Dans notre exemple, notre localisation souffre par vents de Nord-Est des « effluves » de CARGILL, IDEA, STX, ..

E) Quand le vent vient d’une des directions industrielles, attendez pour aérer -et renouveler votre air intérieur- la fin de l’activité journalière de l’entreprise ou que le vent tourne.

F) Si la pollution est permanente, pensez à vous équiper d’un purificateur d’air
exemple la gamme Rowenta, c’est encore un peu cher mais plutôt efficace.