YARA – La protection de la population passe après celle des industriels ?

L’ arrêté préfectoral concernant YARA de ce 31 juillet 2024 est pour le moins surprenant .
Il impose à YARA de procéder sous certaines conditions à l’évacuation de l’ammoniac du site de Montoir-de-Bretagne par un navire.

L’opération est particulièrement sensible au vu des précautions, tests, etc ..  qui sont décrits dans l’arrêté préfectoral.

Il est fait mention du risque d’accident majeur  et de la nécessité de revisiter le calcul des plus grandes distances d’effets  pour définir le périmètre de Plan Particulier d’Intervention Majeur.

Sages précautions.
On peut cependant s’étonner que la DREAL ne souhaite en être informée que 48h avant l’opération.

Plus grave : on constate que la préfecture, la DREAL, le SDIS, le Grand Port seront informés de l’opération, mais pas les autorités locales ni l’ARS , qui pourraient avoir un rôle à jour en cas d’accident.

Encore plus choquant, les industriels locaux (l’APIM)  seront prévenus, sans doute pour protéger leurs propres intérêts, mais pas la population !!

La population pourrait avoir envie de s’éloigner au vu des risques.
Pourquoi ne pas rendre publique la date de l’opération à risque !?
surtout si les risques sont bien gérés  et que les distances d’effets ne risquent pas de déclencher des effets dominos catastrophiques (ELENGY, TOTALEnergies, Air Liquide, Nitrates d’Ammonium ..)…

Autres anomalies dans l’article 2.10 :
Pourquoi n’interdire que les activités de « levage » ? alors qu’il y a certainement d’autres causes possibles d’explosion.
Le deuxième alinéa laisse penser que les équipes dédiées au chargement d’ammoniac auraient pu être affectées à d’autres tâches.  ça craint !
Il permet de penser que d’autres activités – non liées au chargement ou à des « levages »- pourraient cependant être réalisées en même temps.   ça craint aussi !

Enfin, aucune information n’est donnée sur la durée maximale de l’opération !
quelques heures, jours, semaines ??

 

Quand on pense que le Grand Port envisage d’installer des entreprises manipulant de l’Hydrogène (vert ou pas, mais très explosif au contact de l’air) à côté des stockages de nitrates d’Ammonium de YARA, ça craint !

Les contaminants chimiques dangereux dans les moules de Pornichet

Quels contaminants sont présents dans les moules que l’on peut ramasser sur la plage de Bonne Source à Pornichet ?

  1. cliquer sur le lien ci-dessous
  2. zoomer et centrer sur Pornichet
  3. sélectionner le contaminant dans le tableau de gauche : par ex  PCB Congénère 153
  4. déplacer le curseur sur le point de Bonne Source (avenue Paolini).

https://envlit.ifremer.fr/Outils-de-synthese/Cartes-de-synthese/Les-contaminants-chimiques-dans-les-huitres-et-les-moules-du-littoral-francais

Pour le PCB153, les résultats ne sont pas très bons : 2,38 fois le niveau de la médiane nationale
Certes il y a pire en baie de Seine et en rade de Brest.
Mais une étude cas-témoins internationale a évalué l’association entre l’exposition cumulée estimée au PCB153 (polychlorbiphényle 153) -un composé organochloré autrefois très utilisé notamment dans les transformateurs, les peintures– et le risque de cancer du sein. ( cf site de la Ligue)

Simple corrélation ou causalité ? on constate que parmi les sur-incidences de cancers relevées à Pornichet, il y a le cancer du sein à un niveau supérieur à celui des autres communes de l’agglomération en 2019 (Pornichet est dans les 3 premières en 2023).
Certes l’absence d’astérisque indique qu’une certaine prudence statistique est nécessaire. On ne peut donc que recommander aux femmes de Pornichet d’être vigilantes et de procéder aux dépistages, même si l’obtention d’un rendez-vous peut être longue.

Indicateurs de Santé de l’agglo / région

L’observatoire de Santé vient de publier une carte interactive de ses indicateurs

Notre agglomération est la plus « peuplée » au sein du TOP 5 pour la surmortalité prématurée masculine !

Vue d’ensemble de l’état de santé de la CARENE
État de santé des jeunes …     les 18-25 sont concernés !

État de santé des moins de 65 ansÉtat de santé à partir de 65 ans

Principaux problèmes

Jugement METALEUROP – mauvais traitement historique par l’Etat des pollutions diffuses

A y regarder de près, il pourrait y avoir des similitudes entre les pollutions subies par les populations issues des émissions diffuses de Metaleurop et celles subies par les nazairiens.
A creuser : les poussières des traitement de surface et les fumées de soudage, les activités dans les formes et cales sèches, les « fuites » issues des réservoirs…
Beaucoup d’émissions mal chiffrées, peu ou pas contrôlées par des arrêtés / prescriptions !

METALEUROP : CONDAMNATION HISTORIQUE DE L’ÉTAT

Qui a intérêt à maintenir l’omerta sur la silice Cristalline?

CALDERYS Metalcasting France ( anciennement IMERYS)  utilise de la Bentonite
Produit – à rapprocher de la Kryptonite qui a des effets sur « Superman »-  😉 .
La bentonite , classée H350, « peut provoquer le cancer », car elle contient de la Silice cristalline, qui est cancérogène.

Le rapport de l’inspection de la DREAL du 13 mars 2024 vient d’être publié sur Géorisques.

le point n°8 de l’inspection cible les « poussières » et mentionne :

L’exploitant assure une surveillance de la qualité de l’air par la mesure des retombées de poussières. Il met en place un réseau permettant de mesurer le suivi de ces retombées de poussières dans l’environnement. Ce suivi est réalisé par la méthode des jauges de retombées ou à défaut, pour les installations existantes, par la méthode des plaquettes de dépôt.

Ces techniques des années 2000 sont quasi obsolètes d’autant qu’elles ne mesurent que la partie « sédimentable » et ne capturent pas les poussières plus fines qui restent en suspension dans l’air.

Dans la partie « Constats » l’exploitant va plus loin dans la démonstration de l’inutilité de ces mesures :

L’exploitant indique que les jauges de mesure sont installées en limite de propriété et que les parcelles adjacentes sont occupées par des entreprises également émettrices de poussières. L’exploitant indique qu’il est donc difficile d’établir la part d’émission de poussières relevant de sa responsabilité.

Le rapport d’inspection reste sur ses basiques obsolètes …


alors qu’il aurait plus performant, efficace, utile, de recommander/prescrire la mise en place d’une surveillance environnementale multi-exploitants comportant l’ajout d’une station Air Pays de la Loire (en sus de celle de la Camée) vers le Village de Gron par exemple (comme le proposait l’expert judiciaire dans l’affaire YARA) mesurant en continu les quantités, granularités, origines des poussières, et  en captant dans des canisters placés à différentes distances sous les vents de l’exploitation  pour analyser la composition chimique des particules et quantifier la présence de silice cristalline de Calderys, Charier, OTCM, mais aussi d’autres particules cancérogènes  émises par EQIOM  (chrome VI .. ) ou les Bitumes Nantais et bien d’autres.

Déchets de luxe des pas que beaux

Le rapport de la DREAL consécutif à l’inspection du 21/12/2023 relatif à la gestion des déchets des Chantiers de l’Atlantique vient d’être publié  sur Géorisques. Il révèle des carences graves et des émissions de polluants dangereux à partir des déchets pouvant être emportés par les vents vers la population et dans les eaux.

Des déchets qui seraient déclarés traités par des sociétés non dûment autorisées comme par exemple dans la zone de Brais !

Photos à l’appui, des particules métalliques dangereuses présentes dans les déchets peuvent aisément être emportées par les vents ou par les eaux de pluie.
Les constats sont dramatiques !
Comment peut-on croire que les déchets seront « bien traités » si personne n’est en mesure d’en qualifier ni la nature ni la dangerosité  !


Il y a 2 jours, le sous-préfet signait un arrêté de prescriptions complémentaires .
mentionnant la gestion des déchets mais sans expliciter les carences que ce rapport d’inspection dévoile.

Les mesures prescrites sont clairement insuffisantes au regard des constats:
Ce n’est pas pendant 14% de l’année qu’il faut faire des mesures, mais tous les jours !
C’est l’ensemble des Composés organiques volatils  les COVs, (solvants, peintures) dangereux dont les BTEX qui doivent être mesurés en continu !
Au vu des poussières  qui trainent , ce sont tous les métaux lourds dont Arsenic, Cadmium, Nickel, Chrome, Chrome VI, .. qui doivent être mesurés , et au moins 6 mois par an.

Enfin, les fumées de soudages, contenant des poussières ultrafines (les PUF) cancérogènes , doivent être mesurées au moins 2 mois par an.  

Les grands émetteurs de polluants impactant la santé des habitants de Saint-Nazaire doivent mettre en place dès 2024 un vrai plan de surveillance environnementale pérenne