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ELENGY – prendre les alertes au sérieux

Le rapport de l’inspection du 21 08 2024 sur le site Seveso seuil haut d’ELENGY à Montoir-de-Bretagne vient d’être publié sur Géorisques.

Les nazairiens vivent à proximité de trois énormes et imposantes cuves de gaz naturel (méthane) qui commencent à avoir un certain âge, quelques microfissures et il import donc d’en prendre grand soin.

Quelques points notables.

SIRENE d’alerte :Les 11, 12 et 16 août les sirènes du sites se sont mises à hurler. Les panneaux lumineux en bord des route clignotaient .  Trois déclenchements intempestifs qui ruinent leur crédibilité d’autant que la population n’est pas informée de ce qui se passe.
D’autant que le rapport d’incident n’était toujours pas transmis aux autorités le jour de l’inspection.

Etude de dangers : la réglementation prévoit que l’étude des dangers, des risques, des impacts potentiels doit être ré-actualisée tous les 5 ans. Le dernier réexamen datait de juillet 2019 !

Au vu des dangers, des vieillissements constatés et des impacts possibles sur la population nazarienne, une telle anomalie n’est pas normale. 
Le non-respect de la réglementation devrait être sanctionné. Avant l’accident .
Il y va de la crédibilité de l’Etat et surtout de la vie et santé de la population. 

Cette remarque peut paraitre futile..  tant qu’il n’y a pas de problèmes.

Après les fausses alertes, un peu plus loin dans le rapport, l’inspection constate d’autres anomalies pouvant se révéler critiques en cas d’accident : tous les détecteurs de fuites  de gaz haute pression ne sont pas correctement mentionnés dans les plans de l’étude de danger !

Espérons qu’ELENGY va prendre au sérieux ces vraies Alertes.

Zone de Brais – GERB – une PME irrespectueuse

Tout proche d’Emmaus , dans la zone de Brais  ( cf carte des émetteurs) la PME GERB a déjà été remarquée par des riverains à cause d’émissions de bitumes odorantes (voire dangereuses).

La récente inspection du 4 juillet 2024 démontre que cette société, malgré des alertes, rappels à l’ordre, n’est toujours pas respectueuse  de la réglementation, des bonnes pratiques de gestion de ses émissions qui peuvent atteindre La Baule, Pornichet, Saint-André des Eaux, Saint-Nazaire..

La situation administrative n’est pas justifiée.

Le Plan de Gestion des Solvants (PGS) de 2023 n’a pas été réalisé et ceux des années précédentes s’appuient des mesures très anciennes des composés organiques Volatils (COVs)

Le  contrôle  périodique obligatoire  n’a pas été réalisé en 2023. L’inspection souligne que GERB avait fait l’objet d’une mise en demeure pour que le contrôle de 2018 soit effectué !   Y aura t il mise en demeure ? une sanction ?

Au vu du  point n° 7 de l’inspection, lexploitant n’a pas corrigé toutes les non-conformités détectées dans le précédent contrôle de 2018.

Concernant les rejets atmosphériques, qui par vents de Nord-Est peuvent atteindre La baule-Pornichet, des mesures inopiné de 2021 ont montré l’existence de substances dangereuses : COV, Naphtalène, etc ..).  qui viennent s’ajouter à celles émises par les nombreuses entreprises de la zone,  qui, comme GERB, ne sont pas contrôlées fréquemment  et ne sont pas exemplaires pour ce qui du respect de la réglementation et surtout de la filtration des rejets atmosphériques.

Le point n°10  qu’il n’y a pas eu de mesures de COV durant des périodes d’utilisation de la cabine de peinture. Point n°11 : idem pour les rejets de la grenailleuse

La gestion des déchets, points 12 à 14, mélangeant les déchets de grenaillage  et des copeaux de peinture mérite certainement d’être revisitée ! 
y compris les bordereaux de déchets qui ne comportent pas la destination !!

Déchets de luxe des pas que beaux

Le rapport de la DREAL consécutif à l’inspection du 21/12/2023 relatif à la gestion des déchets des Chantiers de l’Atlantique vient d’être publié  sur Géorisques. Il révèle des carences graves et des émissions de polluants dangereux à partir des déchets pouvant être emportés par les vents vers la population et dans les eaux.

Des déchets qui seraient déclarés traités par des sociétés non dûment autorisées comme par exemple dans la zone de Brais !

Photos à l’appui, des particules métalliques dangereuses présentes dans les déchets peuvent aisément être emportées par les vents ou par les eaux de pluie.
Les constats sont dramatiques !
Comment peut-on croire que les déchets seront « bien traités » si personne n’est en mesure d’en qualifier ni la nature ni la dangerosité  !


Il y a 2 jours, le sous-préfet signait un arrêté de prescriptions complémentaires .
mentionnant la gestion des déchets mais sans expliciter les carences que ce rapport d’inspection dévoile.

Les mesures prescrites sont clairement insuffisantes au regard des constats:
Ce n’est pas pendant 14% de l’année qu’il faut faire des mesures, mais tous les jours !
C’est l’ensemble des Composés organiques volatils  les COVs, (solvants, peintures) dangereux dont les BTEX qui doivent être mesurés en continu !
Au vu des poussières  qui trainent , ce sont tous les métaux lourds dont Arsenic, Cadmium, Nickel, Chrome, Chrome VI, .. qui doivent être mesurés , et au moins 6 mois par an.

Enfin, les fumées de soudages, contenant des poussières ultrafines (les PUF) cancérogènes , doivent être mesurées au moins 2 mois par an.  

Les grands émetteurs de polluants impactant la santé des habitants de Saint-Nazaire doivent mettre en place dès 2024 un vrai plan de surveillance environnementale pérenne

Pollution des sols et des eaux dans Saint-Nazaire

Pollution des sols et des eaux dans Saint-Nazaire.. Pourquoi ces cachotteries et tant de complaisance au détriment de la santé !

Lors de l’étude de zone, le prestataire, avec l’appui de la DREAL, a maintes fois dit et écrit que ce n’était pas un sujet important, en se référant à de nombreuses études qu’il avait faites pour la CARENE sans apporter les documents pour étayer ses affirmations.
L’actualité récente prouve le contraire pour le quartier de Méan-Penhoët,
avec deux pollutions aux métaux lourds (Plomb, Arsenic, Mercure, …), l’une récente, l’autre plus ancienne mais toujours présente :

  • square de la rue de Trignac / IME
  • Albert-Thomas et Paul-Bert  cuivre, plomb et zinc , sols et eaux souterraines polluées, végétations potentiellement impactées.  Le terrain aurait été utilisé par les Chantiers il y a quelques années.

Quand la DREAL constate -à l’occasion d’une inspection-  un manquement grave, le non-respect d’une prescription, que ce se passe-t-il ?     presque rien ..  du déjà vu à la mode YARA ?

exemples en cours :
La société COQUEN – casse auto– a été mise en demeure le 13 avril 2021, car la hauteur des véhicules empilés dépassait 3 mètres.
Octobre 2023, soit plus de 2 ans après. Rien n’a changé comme le prouve l’inspection du 20/10/2023
La DREAL évoque une astreinte si rien est fait dans les 15jours. On peut penser que n’a rien changé.
Un mois après : aucune suite préfectorale ! 

Les Chantiers de l’Atlantique, – une grande entreprise quasi nationale,  fleuron de Saint-Nazaire-  ne respectent pas les prescriptions  et « mènent en paquebot » la DREAL voire l’Etat depuis 2021 :

L’inspection du 30 juin 2023 met en évidence de nombreux manquements, que ce soit dans la connaissance et la substitution des substances dangereuses REACH, la disposition des cheminées, la surveillance des pollutions des sols et des eaux , les mesures liées aux fumées de soudage, la gestion du merlon de terres polluées mises en évidence à l’occasion de la construction du bâtiment PSI sur l’emplacement qui servait à la gestion des déchets etc..
Le 28 juillet , une mise en demeure préfectorale donne 3 mois aux Chantiers pour fournir le « rapport de base IED » . Ce rapport, décrivant l’état de pollution des sols et eaux a été demandé en 2021 pour la fin de l’année 2021.   Malgré moult relances et discussions, mi 2023, le document n’avait toujours pas été fourni alors qu’une pollution importante (cf. ci-dessus PSI) avait « émergé ».
Fin novembre 2023  : Les trois mois se sont écoulés . Aucune nouvelle !
La DREAL ne répond pas à nos demandes de communication de ce document.
On peut donc penser qu’il n’a pas été fourni. Aucune astreinte préfectorale.

Il serait temps que les entreprises soient respectueuses de l’environnement et des règlements pour la santé de tous et pas seulement le profit de certains.
Rappelons que le taux de surmortalité prématurée ( avant 65 ans) pour les hommes est de 42% (en croissance depuis l’étude de 2019). Une cinquantaine de morts évitables chaque année !
Monsieur Eric de WISPELAERE , nouveau sous-préfet, Agissez ! vite . Merci

06/12/2023 

un arrêté préfectoral impose une astreinte de 50€ par jour de retard dans l’application de la mise en demeure.

Toujours aucune information sur la fourniture ou non du « rapport de base IED » par les Chantiers !

Gestion de déchets SUEZ dans la zone de BRAIS

La récente inspection de SUEZ RR du 31/05/2023 par la DREAL confirme la présence de Composés Organiques Halogénés Volatils (COHV) et de métaux dans les eaux souterraines sur le site rue Alfred Kastler. A savoir du cis 1,2 – dichloroéthylène  (ou cis-1,2-Dichloroéthène) et du manganèse.

A l’occasion de l’inspection du 17/10/2022, il avait été demandé à SUEZ de rechercher la « potentielle source de COVH « ,  de « déterminer l’étendue du panache de pollution« , et d’identifier les « usages sensibles en aval hydraulique du site« .

Sept mois après, pas d’arrêté préfectoral de mise en demeure, pas de sanction => pas d’avancées sur ces pollutions et leur impact potentiel sur les populations voisines !

A la date du 31/05/2023 l’exploitant déclare qu’il a identifié une possible source, la société FAMAT et que les 2 autres points vont être réalisés mais aucun prestataire n’a été choisi 
Étonnant pour une société qui affiche sa responsabilité sociale et son ambition pour la  préservation de la biodiversité ?

Concernant la source potentielle citée, FAMAT, située au nord de l’Exploitant, il convient de rappeler que la pollution des eaux souterraines par FAMAT au trichloroéthylène était plutôt au Nord-Ouest de FAMAT. Un rapport de 2018 sur la surveillance des piézomètres était optimiste quant à l’atteinte du seuil de dépollution. Malheureusement nous n’avons pas eu accès à des documents plus récents.
En 2015, pour une Évaluation Quantitative des Risques Sanitaires (EQRS), il avait été installé des piézairs pour mesurer les émanations de gaz. Du tétrachloroéthylène, du trichloroéthylène avaient été détectés mais pas de cis 1,2-dichloroéthène (page 14/72).

A proximité de Suez, on trouve aussi Ouest Coating connu pour ses activités de traitement de surfaces avec des émissions de métaux lourds, mais aussi un site DAHER et depuis peu un site de SIMRA dans les locaux de FAMAT. DAHER et  SIMRA n’ont pas, à notre connaissance, fait l’objet d’inspection récente.
Pour mémoire, une inspectrice du travail avait mentionné l’utilisation fréquente de Diestone par SIMRA (zone de Brais).

Il serait pertinent d’avancer rapidement sur l’étendue du panache de pollution au regard de la présence d’habitations à quelques centaines de mètres de SUEZ.
Selon la carte INFOTERRE ci-dessous, il se pourrait qu’il y ait des puits privés à proximité.

Concernant le manganèse, l’inspection note que les rapports d’activité de l’exploitant en mentionne la présence en 2002.
Certes, mais à des concentrations faibles, comme le montrent les documents numérisés disponibles en ligne pour les piézos amont et aval :


avec des valeurs inférieures à  23 µg/l en 2002 et à 10µg/l en 2003 et 2004,
très inférieures aux valeurs constatées en 2022 et 2023 sur le piézo  Aval (448 et 179 µg/l).

La recherche de sources pourrait complémentairement s’appuyer sur l’analyse des documents d’entrée des déchets à la recherche de déchets chlorés et/ou comportant du manganèse.

Le mystère de la parcelle 54 – le site 615 –

Ville: Saint-Nazaire, Section: CH, Plan: 54 , GPMNSN: 615

1) A qui appartient cette parcelle ?  

au Grand Port , à IDEA Groupe , à MAN Diesel & Turbo ?

Sur le site du GPMNSN, la page https://www.nantes.port.fr/fr/le-port-pour-les-pros/acceder-au-port  nous indique via une carte : MAN Diesel.Mais dans le grand plan 2020 du port , ce site est numéroté 615 et affecté (légende en haut à droite) à IDEA Groupe.Il me semble avoir lu qu’IDEA avait acheté le terrain et construit le bâtiment en 2008, mais je ne retrouve pas la source.

Interrogé, le GPMNSN a indiqué que IDEA Groupe et MAN Energy Solutions disposent d’Autorisations d’Occupations Temporaires (AOT).

2) Quel est le n° SIRET, le code NAF de ce site ?

Quand on recherche sur societe.com les sociétés de Loire-Atlantique dont le nom contient IDEA
on ne trouve aucune société IDEA qui soit implantée avenue de Chatonay à Saint-Nazaire.

Le site d’IDEA affiche une « Plateforme logistique de pièces et moteurs de Saint-Nazaire (QPE) « .
Mais quand on recherche « QPE » ou « Chatonay »  dans la fonction « recherche », on trouve bien  Plateforme logistique de pièces et moteurs de Saint-Nazaire (QPE)  mais avec un lien qui ne pointe sur rien car il y a « erreur 404 » !

La recherche sur Infogreffe d’un établissement « IDEA » sur Saint-Nazaire  ne donne rien avenue de Chatonay  que ce soit pour « IDEA Logistique » ou « IDEA Groupe ».

Même le sous-préfet y perd son latin, puisqu’il publie un arrêté de mise en demeure 2022 10 25 APMD IDEA à Saint-Nazaire en indiquant IDEA – Montoir de Bretagne

3) Géorisques . Quel régime ?

En date du 09/10/2022, sur le  site officiel, IDEA Chatonay apparait à Saint-Nazaire mais sans n° de SIRET, avec un « état d’activité » « non renseigné »  et dans la catégorie « Autres régimes » !


Ce qui est curieux puisque ce « régime » n’est pas listé dans la liste des possibles : Déclaration (D), Déclaration avec Contrôle périodique (DC), Enregistrement (E) , Autorisation (A) :

Maj 26/10/2022 : Sans doute, à l’occasion de la mise en demeure du 25/10/2022, le régime sur le site Géoriques à changé et est devenu : « Enregistrement ».

4) Inspection du 9/9/2022

En introduction, le rapport d’inspection indique qu’il s’agirait d’un établissement d’IDEA Logistique sous le régime déclaration avec contrôle (DC) et non Seveso.

En lisant le rapport d’inspection, on constate

  • qu’il n’y a très probablement jamais eu de contrôle sur le régime ICPE de cet établissement

et qu’au titre

  • des activités de peinture, l’établissement aurait dû procéder à un Enregistrement  (rubrique 2940)
  • des activités utilisant des Solvants (environ 30 tonnes) aurait dû être Déclaration (rubrique 1978)
  • des activité de dégraissage (>1000 l) aurait dû être en Déclaration avec Contrôles (rubrique 2564)
  • des stockages de produits dangereux aurait dû être en Déclaration avec Contrôles (rubrique 4331) au regard des quantités importantes de produits de peinture stockés pour les Chantiers (>= 50 tonnes)
  • des rubriques 1436, 1510, 1532 correspondant à des substances inflammables, combustibles, l’établissement doit étayer ses affirmations comme quoi il ne serait pas soumis à classement.

On constate que le site pourrait être classé SEVESO  car il présente un grand nombre de substances dangereuses. L’établissement doit préciser ce point en effectuant des analyses complémentaires quant au cumul seuil bas  et cumul haut  article R.511.11

En synthèse :  le « autres régimes » de Géorisques s’avère est un « multi-régimes » avec au moins un Enregistrement (E) et plusieurs Déclarations avec Contrôle (DC) qui n’ont pas été déclarés par l’industriel alors que le respect de la réglementation relève de la responsabilité de l’exploitant !

5) Inspection du 9/9/2022 – émissions de polluants de la cabine de peinture

Au vu des 29 tonnes de solvants de 2019, la valeur limite  de COV non méthaniques est de 110mg/m3 pour la phase de dégraissage.
Or le rapport de 2022 indique un dépassement avec 149mg/m3 , soit un dépassement de 35%.

De plus, aucune mesure de poussières n’a été présentée.

Concernant les produits détenus , l’exploitant devra transmettre la liste de l’ensemble des références  avec leurs mentions de Danger et l’éventuelle présence de produits dangereux ( C.M.R.).

Les Plans de Gestion de Solvants (PGS) présentent des incohérences qui devront être levées tant dans les chiffres donnés que dans le calcul des émissions diffuses.
Le PGS de 2019 comportait un produit suspecté de causer le cancer : l’AMERLOCK 2/400 résine.
Manque d’informations sur les produits « SOLFRO » très utilisés (+ de 23000 kg).

6) Inspection du 9/9/2022 – bassin de rétention

Manifestement les quantités de produits stockés liquides sont supérieures aux rétentions existantes.

7) Interrogations

Confier à  IDEA, sur une parcelle connexe et ouverte sur ses deux grands clients, ne permet-il pas aux Chantiers et à MAN de réduire leurs volumes – tant en activité, stockages, émissions, risques, etc .. et de passer sous des seuils qui les feraient mettre encore plus en visibilité ?
Cette « sous-traitance » de proximité leur permet-elle de ne pas être classés Seveso ?

A l’occasion des 3 ans de l’accident de LUBRIZOL et de son sous-traitant tout proche « Normandie Logistique » , et de la journée « résilience du 13 octobre » ,  ne voit-on pas là une situation analogue ?

Enfin, on ne peut que s’interroger sur l’insuffisance des moyens accordés à la DREAL pour réaliser des inspections de qualité plus souvent et sur l’ensemble des entreprises à risque du bassin nazairien.

A tout le moins, l’étude de zone a allumé des projecteurs sur des pratiques dangereuses pour la santé des populations et l’environnement. 
Une présentation de ce « cas d’école » lors d’un Comité d’Orientation Stratégique  par la DREAL serait certainement très intéressante.