Catégorie : Air_P-d-L

Etude de zone CARENE

Quinze ans après, google « ressort » cette étude de zone de la CARENE réalisée par Air Pays de la Loire en 2008.

Une vision curieusement très peu industrielle ! Est-ce la caractéristique des études locales de ne pas « sentir »  l’impact environnemental  des industries qui font la fierté de la ville, alors que les habitants en ressentent l’impact sur la durée de vie et leur santé ?

Air-Pdl-CARENE-2008

Les objectifs surprennent, avec notamment un périmètre n’intégrant pas la zone « industrielle  » de Saint-Nazaire (traduction ne pas regarder Méan-Penhoët ? ), ni Donges ni Montoir-de-Bretagne !

Il est intéressant de voir que l’objectif de qualité pour le Benzène était ponctuellement dépassé sur certains accès .. et proche de 1 µg/m3 près des Chantiers, Cargill, etc..et même au Parc Paysager !
avec des émissions recensées en faible nombre au vu de la liste des sociétés remerciées.

Il sera intéressant de regarder si « l’inventaire des données d’émissions actuellement disponibles  » pour les activités industrielles de 2022  sera moins stérile que celui de 2008 cité dans la conclusion.

On appréciera la formulation utilisée pour dire que les données d’émissions fournies par les industriels étaient insuffisantes et non représentatives de la réalité.  Et pour autant elles ont été utilisées dans la 2eme phase, la modélisation. Étonnant, non ?

Intéressant aussi, cette proposition de réaliser une campagne de mesure dans les quartiers avoisinants. …   qui a été oubliée  pendant des années.

Ah.. l’histoire …

 

Crématorium de Saint-Nazaire

Présentation du projet d’extension du Crématorium organisée avec la participation de la Mairie par le nouveau Délégataire de Service Public

Où l’on comprend que le nouveau délégataire a nettoyé les filtres et réduit les quantités de polluants émis notamment des NOx de combustion.

Où l’on apprend que la filtration n’aurait été mise en place qu’en 2018 – année limite la plus tardive prévue  par l’arrêté du 28 janvier 2010 !

Où l’on apprend des voisins ( maisons à quelques dizaines de mètres) des décès et des malades touchés par des maladies dégénératives inconnues. Est-ce l’effet du Mercure (traitements dentaires )  ou des dioxines et furanes émises par les crématoriums ?  Manque de données et manque d’études dans le monde et en France sur le sujet. A noter, il y a d’autres émetteurs dans les environs avec des fumées de soudage, des Composés organiques Volatils ..  cf la carte des émetteurs.

La cheminée n’apparait pas sur le film projeté présentant le probable futur bâtiment. Or sa hauteur est un élément clé de la dispersion : plus la vitesse d’émission est importante et plus la hauteur est grande,  plus grande sera la dispersion et moins importantes seront les concentrations respirées.

La cheminée actuelle semble trop petite au regard des arbres autours du crématorium. Ils limitent peut-être la dispersion et augmenteraient ainsi les concentrations aux alentours.
Elle pourrait ne pas respecter l’article 1er de l’arrêté  :

les arbres proches (< 30 m) semblent plus grands que la cheminée sur une largeur supérieure à 10m

La cheminée est petite et certains arbres sont plus grands
Depuis la route Sud, on ne voit pas la cheminée (crématorium devant gauche)

 

 

 

 

 

 

Les arbres ont poussé et pas la cheminée ! Par vents de Nord-Ouest, il est probable que les effluves se heurtent aux arbres d’autant qu’il y a une petite pente montante.

Le délégataire développe l’idée que la vue d’une grande cheminée est psychologiquement gênante pour les « usagers ». Certes, mais ils ne font que passer quelques heures, alors que les voisins respirent tout le temps !!

=> reco : que la DREAL examine les lieux et étudie la pertinence/nécessité d’une plus grande  hauteur pour la cheminée (à l’occasion du dossier d’autorisation et des travaux) .

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Par ailleurs, une correction de certains chiffres de mes propos est nécessaire : 

la Base de Données de BASEMIS de l’étude de zone donne des chiffres intéressants.Les émissions de Mercure dans l’air issues des services funéraires de Saint-Nazaire – concentrées sur le seul crématorium–  représentent 13% des émissions de mercure de Saint-Nazaire. Les 23% évoqués sont le rapport avec le sous-secteur le plus émetteur : les « transports non routiers » (navires).  Pour compléter, les émissions de Saint-Nazaire représentent 40% des émissions du périmètre de l’étude de zone,  devançant Donges. 

émissions de polluants de la CARENE comparées à la Région et à Nantes Métropole

BASEMIS, la base de données des émissions de polluants dans la région est publiée.

Air pays de la Loire, association qui surveille la qualité de l’air, publie régulièrement « BASEMIS » , la base de données des émissions de polluants pour la région, les départements, les agglos voire les communes. La Version 7 qui vient de sortir comporte les années de 2008 à 2019, 2020 et une version provisoire pour 2021. Un tableau de bord de visualisation (un peu lent) est disponible via l’onglet « polluants atmosphériques ».

 

Le graphe ci-dessus montre que 45% des émissions de Nickel de la région sont émises sur le territoire de la CARENE qui ne représente que 1% de la superficie de la Région !
Autre métal cancérigène : le cadmium : 22% des émissions de la région sont sur l’agglomération. L’arsenic est très présent, de même que le chrome pour lequel BASEMIS ne dispose malheureusement pas de données.

Quand on ramène les émissions au km², et que l’on compare en faisant le rapport des densités d’émissions de la CARENE par celles de NANTES Métropole, on obtient :

Clairement pour les émissions de métaux cancérigènes le Nickel (Ni) : 36 fois celles de Nantes métropole, 3,6 fois pour le Cadmium (Cd) et  1,2 fois pour Arsenic (As) le bassin industriel est malheureusement champion !!     De même pour les solvants COVNM et Benzène (C6H6) ainsi que pour les oxydes d’azote (Nox) (en partie liés aux navires).  

On attend … que l’Agence Régionale de Santé (ARS) et Santé publique France (SPF) formalisent la recherche de corrélation, voire d’une relation de causalité entre ces émissions toxiques et la surmortalité prématurée de 28% notamment par cancer.

Les publications sérieuses ne manquent pas :

Apercu des produits classés cancérogènes pour l’homme
Extraits de ANSES RNV3P : Description par type de cancer des situations professionnelles à risque

 

Guide INERIS surveillance environnementale AIR

Version 2021 du guide de surveillance environnementale Qualité de l’air 

Version commentée ( pour avancer vers les points intéressants ) 176 pages
news-38906-guide-ineris-surveillance-environnementrale-air DO

on y voit le choix des points de mesures et des points « témoin » en fonction

  • des sources  – canalisées ou diffuses –
  • des dispersion   vent > 1,5m/s  ou diffusion
  • des cibles  – présence habitations
  • des vents dominants

avec le MUST qui est logique mais rarement appliqué dans les études ..
la vérification de la représentativité

Installation d’une station de mesure

Conception, implantation et suivi des stations françaises de surveillance de la qualité de l’air 

Laboratoire Central de Surveillance de la Qualité de l’Air (LCSQA) guide_methodologique-2015
. et 2016 lcsqa2016-guide_stations_surveillance_qa

Directive 2008 50 Directive 2004/107

 
Arrêtè du 16 avril 2021  dispositif national de surveillance de la qualité de l’air ambiant.

 

Concernant les métaux, la directive 2004/107/CE précise

Ces phrases sont reprises dans le paragraphe « 4.1.1.2 » de l’annexe 4 de l’arrêté national 

Il est logique de penser que si le point de prélèvement devait être placé « dans la zone résidentielle la plus proche », il n’y aurait pas eu les mots « sous le vent »  qui valent donc probablement pour « sous les vents dominants ».
Si ce n’était pas le cas, un 2eme point est à prévoir dans la direction principale du vent, lorsque la concentration de fond n’est pas connue … (c’est notre situation).

 

Le guide méthodologique du LCSQA de 2015 se réfère aux alinéas européens, tout en mentionnant « les vents dominants » :

Arsenic, Cadmium, Mercure, Nickel – de la directive européenne à Saint-Nazaire

Pourquoi la mesure des métaux lourds réalisée par Air Pays de la Loire, n’est pas faite à Saint-Nazaire, dans les quartiers proches des industries fortement émettrices ?

Les preuves scientifiques montrent que l’arsenic, le cadmium, le nickel et certains hydrocarbures aromatiques polycycliques sont des agents carcinogènes génotoxiques pour l’homme et qu’il n’existe pas de seuil identifiable au dessous duquel ces substances ne présentent pas de risque pour la santé des personnes.
Source : Directive Européenne 2004/107/CE 

Malgré cette belle affirmation, une valeur cible est fixée et est utilisée dans les règles d’implantation des stations.

Arrêté du 16 avril 2021

Question ouverte :

Y a t il eu dans le passé ( au moins 3 ans ) des mesures d’Arsenic, Cadmium, Nickel et Plomb dans la région de Saint-Nazaire ? 
Sont-elles accessibles ?


La Z.A.G. (Agglomération) de la ZAS (Surveillance) intègre Nantes et Saint-Nazaire  (cf p69, 71 PRSQA)

Selon la page 71 du PRSQA, on serait partout en dessous des SEI et le choix a été fait de n’avoir qu’un seul site au niveau de la ZAG et aucun pour l’évaluation de la pollution industrielle

Le site  trafic Victor Hugo est à Nantes est le seul à mesurer le benzène.
Seul le site Bouteillerie mesure les Métaux,
et la page 62 du PRSQA donne les résultats qui sont plutôt stables et faibles.

Question ouverte :

Y a t il eu comparaison des concentrations des métaux dans l’air entre ce site et le cœur de la zone industrielle de Saint-Nazaire lors du choix d’implantation des capteurs dans la ZAG ?

 

A défaut de mesures disponibles, examinons les émissions :

L’analyse de BaseMIS V6  montre clairement que la CARENE se situe souvent dans le « Top 10 »  pour les métaux, avec notamment 5 fois plus d’émissions de Nickel dans la CARENE
que dans la métropole de Nantes 
:

Pour le Cadmium, en 2013, il y avait aussi 5 fois plus d’émissions dans la CARENE qu’à NANTES.

 

Ne serait-il pas pertinent de déplacer à Saint-Nazaire – quartier de Méan-Penhoët sous influence des Chantiers Navals et Stelia,  les appareils de mesures de métaux et de Benzène pendant deux ou trois ans pour disposer d’informations sur cette zone industrielle ?

 

d’autant que les raffinerie, fonderies, traitements de surface sont des émetteurs de métaux – comme l’indique le tableau ci-dessous issu du PRSQA- et sont clairement très présents dans la CARENE :

Si on posait la question aux élus ou aux habitants de Nantes, pensez-vous qu’ils s’y opposeraient ?!

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Pour la culture, le LCSQA , dans son « Référentiel Technique National », mentionne une résolution (interne) du 27/06/2013 qui recommande explicitement de ne pas faire ces mesures près de zones industrielles. Certes c’est dans le cas ou les concentrations sont < au SEI .
Or de telles mesures pendant au moins 3 ans , près des zones industrielles de Saint-Nazaire n’ont pas été faites/publiées.  On  boucle => il faut faire des mesures !

08/12/2021: Quelqu’un d’Air PdL a déclaré que les dernières mesures de métaux réalisées (est-ce bien en continu sur une année complète ? ) sur Saint-Nazaire dataient de 2003 et avaient été réalisée à la station BLUM et que ce serait sur la base des résultats de ces mesures dans les différentes villes de la région qu’Air Pays de la Loire, sur la base d’une recommandation de principe nationale aurait gardé un site de mesurer, et qu’Air Pays de la Loire aurait choisit Nantes car c’est l’agglomération la plus peuplée.

Il convient de préciser que la station BLUM est implantée,  rue des Fréchets, soit à plus de 4km des Chantiers. Ce choix montre une volonté de s’écarter au maximum des sources industrielles au regard des vents dominants de Saint-Nazaire.
On peut aussi rappeler le choix d’Air Pays de la Loire de créer une seule   Zone à risques AGglomération (ZAG) dans laquelle se trouve Nantes ET Saint-Nazaire; Au sein de cette  ZAG, rien n’interdisait de choisir Saint-Nazaire ? à part la volonté de ne pas disposer de mesures fiables sur la pollution industrielle et l’exposition des populations ?